Il y a un an, à peine revenue des Oscars, Emmanuelle Riva commentait la "foire d'empoigne" sur le tapis rouge de la cérémonie où elle avait été nommée à l'Oscar de la meilleure actrice. En assurant que "la vraie vie est ailleurs", Emmanuelle Riva confiait alors à l'AFP ce sentiment d'être étrangère à ce type d'événements : "Les gens ont besoin de falbalas, de tralala, de grand bruit, d'idoles... Je suis assez anti-star-system, il faut bien le dire, je n'y peux rien."
Un an plus tard, à trois semaines des Oscars où l'on connaîtra l'identité de celle qui succédera à Jennifer Lawrence (Oscar de la meilleure actrice en 2013), l'actrice de 86 ans, bien remise de ses émotions vécues pour défendre le film Amour, de Michael Haneke, revient sur cet épisode, au micro de BFM TV. Même avec le recul, le propos est sensiblement le même : "Il n'y a pas besoin de ramener un Oscar. (...) Qu'est ce que ça rapporte ? (...) Je n'ai pas besoin de ramener une statue, que je ne peux même pas porter." Tant mieux, Emmanuelle Riva ne trouve pas la statuette esthétiquement réussie : "Elle est pas belle, cette statue. Non, elle est pas belle du tout..."
Si l'expérience est unique, Emmanuelle Riva ne souhaite pas la revivre pour autant et semble avoir beaucoup d'anecdotes dans ses bagages. "Là-bas, tout se fait parce qu'ils font des campagnes fortes, comme des campagnes électorales. Et j'en ai appris de bien bonnes là-dessus. Il y avait beaucoup de choses joyeuses, mais beaucoup de choses très très difficiles. Ça devient une torture quand on vous interroge à ce point, tout le temps, tout le temps, tout le temps", commente-t-elle. La grande comédienne d'Hiroshima, mon amour ne se faisait guère d'illusions sur son sort, avouant que le trophée "était destiné à une jeune actrice américaine très préparée". Il y a fort à parier qu'Emmanuelle Riva est bien plus dans son univers sur les planches, elle qui est depuis mardi 11 février tous les soirs sur la scène du théâtre de l'Atelier pour jouer Savannah Bay de Marguerite Duras.