Actuellement au théâtre où il se produit sous la direction de son épouse Rachida Brakni, Eric Cantona s'est ouvert auprès des lecteurs du Parisien, abordant tous les sujets avec ce franc-parler qui le caractérise. Football, politique et famille, Eric The King dit tout...
À 49 ans, l'homme "continue de [s]'émerveiller", d'"être ému par la beauté des choses et des gens". Des gens qui sont toujours aussi admiratifs de l'un des joueurs de foot les plus charismatiques de l'histoire. "C'est un plaisir d'avoir cette affection, cette admiration", confie-t-il au Parisien dans lequel il a répondu aux questions de six lecteurs privilégiés. Il évoque ainsi son rapport aux fans, à ceux qui n'osent lui demander une photo et "font comme s'ils lisaient leur textos", une façon de faire touchante selon Eric Cantona, et les autres, "plus vicieux" : "Ils attendent que vous dormiez dans le TGV, vous bavez et ils prennent la photo. Du coup, on ne dort plus dans le TGV !"
Victime d'une hernie discale il y a trois ans de cela, qui aujourd'hui encore le handicape et le fait trembler, il s'ouvre sur sa vie privée avec son épouse Rachida Brakni et leurs enfants, Emir, bientôt 6 ans, et Selma, âgée de 22 mois. "Nous sommes assez famille, confie-t-il dans Le Parisien. J'accompagne mes enfants à l'école et je vais les chercher ou ma femme le fait, ou on y va ensemble. Cela se passe bien. Une vie de famille comme tout le monde. Sauf qu'on a la chance de ne pas aller à l'usine."
Au théâtre, c'est encore en famille qu'il joue. Actuellement à l'affiche de la pièce Victor au Théâtre Hébertot, c'est sous les ordres de sa femme Rachida Brakni qu'il évolue au côté de Caroline Silhol et Grégory Gadebois, une seconde expérience après Face au paradis en 2010. Travailler avec son épouse, Eric Cantona n'y voit que des avantages. "Il y a quelque chose d'acquis d'avance, explique-t-il. Je connais ses goûts, je sais l'artiste qu'elle est. J'ai parfaitement confiance, c'est du temps de gagné. C'est aussi pour ça qu'on s'aime : on aime les mêmes choses, on a beaucoup de points commun. Et quand on travaille, on travaille."
Dix huit ans de carrière au cinéma et sur les planches, Eric Cantona a définitivement tourné la page football. Et même si le grand public continue de le voir comme le charismatique joueur qu'il était, il le voit également comme un comédien. "Le public a accepté depuis longtemps que je fasse autre chose. Je suis un acteur comme les autres", assure-t-il au Parisien. Pour autant, il lui arrive encore de suivre le football, lui qui fut un temps le directeur des opérations sportives du New York Cosmos à qui il réclame une jolie somme d'argent. Mais pas question de regarder l'équipe de France, lui qui avait manqué la Coupe du monde 98. "J'ai été suspendu neuf mois en 1996, pendant ce temps une équipe est née avec de nouveaux joueurs. Et c'est très bien comme ça. Maintenant, est-ce qu'on aurait perdu avec moi ? Je ne crois pas ! On aurait peut-être gagné 6 à 0 contre le Brésil et j'aurais marqué trois buts", lâche l'icône avec humour.
Ce n'est d'ailleurs ni le footeux ni l'acteur dont Eric Cantona veut que l'on se souvienne. "De l'homme que je suis, dit-il ainsi. Je préfèrerais que l'on dise : ça a été un bon père, un bon frère, un bon fils, un bon ami, ça a été une belle personne que j'ai rencontrée. C'est le plus important pour moi."
Eric Cantona, un entretien à retrouver dans son intégralité dans les pages du Parisien du 10 septembre 2015.