Eric Zemmour est attendu mardi au tribunal correctionnel de Paris, qui prendra trois jours pour déterminer si oui ou non le journaliste et chroniqueur de Laurent Ruquier s'est rendu coupable de diffamation et discrimination raciale.
Les faits remontent à plusieurs mois déjà. Le 6 mars 2010, dans Salut les Terriens, Eric Zemmour déclare face à Rokhaya Diallo (militante anti-raciste et Présidente de l'association Les Indivisibles) : "Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que les plupart des trafiquants sont noirs et arabes... c'est un fait." Quelques jours plus tard, sur France Ô, Zemmour avait déclaré "la discrimination, c'est la vie", et avait considéré la discrimination à l'embauche comme un "droit".
Eric Zemmour s'était excusé à demi-mot dans une lettre de quatre pages à la Licra : "Ma volonté n'a jamais été de stigmatiser les Noirs et les Arabes comme des délinquants. Mais si cette phrase sortie de son contexte a pu heurter, je le regrette." Mais pour lui, il n'y a pas eu dérapage d'où sa ferme intention de se battre face à ses détracteurs en justice.
SOS Racisme est la première association à avoir lancé des poursuites, car les propos de Zemmour tendent "à assimiler l'origine des personnes et la délinquance", une discrimination passible d'une sanction pénale. D'autres associations se sont portées partie civile, comme le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), la Licra et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Eric Zemmour entend se défendre et fera citer une dizaine de témoins, comme le député Claude Goasguen, le chroniqueur Eric Naulleau (son binôme chez Ruquier) et l'ancien secrétaire général de Reporters sans Frontières Robert Ménard. Les audiences se tiendront de mardi à vendredi devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le journaliste devrait être présent pendant les trois jours.