Le 10 avril 2022, Eric Zemmour a dû digérer, les larmes aux yeux, le score de son jeune mouvement Reconquête au premier tour des présidentielles : 7%. Le journaliste et essayiste reconverti en homme politique n'aura pas réussi à concrétiser son rêve de se retrouver face à Emmanuel Macron au second tour, comme pouvaient le laisser prévoir certains sondages d'intentions de vote à la fin de l'année 2021, lorsqu'il a fait une entrée fracassante sur la scène politico-médiatique. Désormais, il y a l'après.
Dans un tweet, Eric Zemmour a dévoilé en images la composition de son bureau exécutif : sa compagne et stratège Sarah Knafo, la nièce de Marine Le Pen Marion Maréchal, l'ancien RN Nicolas Bay, l'ex-LR Guillaume Peltier et le responsable du mouvement de jeunesse du parti Reconquête! Stanislas Rigault.
Le candidat d'extrême droite défait à la présidentielle se prépare pour les législatives. Dans son communiqué, il a réclamé une "grande coalition des droites et de tous les patriotes" pour "bâtir une majorité" aux législatives de juin "contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon". Le candidat Reconquête! a appelé à voter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Mais il avait souvent dit auparavant ne pas croire aux chances de victoire de la candidate du RN.
Marion Maréchal qui souhaitait d'abord garder sa liberté, a finalement annoncé mardi adhérer au parti pour en devenir la vice-présidente exécutive. "Je souhaite dorénavant mettre toute mon énergie dans la construction et le développement de ce jeune mouvement national plein d'avenir", a assuré l'ancienne députée FN du Vaucluse sur Twitter, répétant sa position au micro d'Apolline de Malherbe sur RMC le lendemain. Enceinte de son deuxième enfant, la trentenaire affiche son retour en force en politique.
En cas de victoire à la présidentielle, Marine Le Pen a déjà indiqué ne pas avoir l'intention de nommer Eric Zemmour ou Marion Maréchal dans son gouvernement.
Les législatives de juin permettront de voir si l'effet Zemmour va durer ou n'était qu'une bulle. "Son duel avec Le Pen était mortifère pour lui, car ils sont sur des sociologies différentes", admet l'un de ses proches, dans les colonnes du Point. Pour un cadre des Républicains, la carrière politique de l'ex-polémiste réactionnaire sera aussi courte qu'elle n'a été fulgurante : "C'était une primaire sauvage et il l'a perdue. Il est mort, c'est un vote de classe à l'intérieur de l'extrême droite."