On leur prédisait l'enfer, ils ont réalisé un authentique exploit...
Dans l'antre bouillant de Vicente-Calderon à Madrid, la France a mis un terme à l'incroyable série de 24 victoires consécutives en phase qualificative d'une grande compétition de la sélection espagnole ce mardi 16 octobre en signant un match nul plein d'espoirs (1-1). Portés par un immense Hugo Lloris, un Franck Ribéry retrouvé et un Olivier Giroud opportuniste, les Bleus ont déjoué tous les pronostics pour s'offrir un résultat inespéré dans la course à la qualification au mondial brésilien en 2014, quatre jours après la contre-performance japonaise au Stade de France (1-0).
Double championne d'Europe et championne du monde en titre, la Roja de Vicente del Bosque présentait les certitudes d'une équipe évoluant à un autre niveau, où les joueurs issus de deux clubs, Real Madrid et FC Barcelone se trouvent les yeux fermés, disposent d'une qualité technique hors du commun et où l'on trouve quelques-uns des meilleurs joueurs au monde, le jeune marié Andrés Iniesta en tête, maître à jouer d'une sélection sûre d'elle.
Il ne lui aura ainsi fallu qu'une vingtaine de minutes durant lesquelles elle aura maîtrisé le ballon avant de planter une banderille par l'intermédiaire de Sergio Ramos, orphelin de son partenaire de défense Gerard Piqué, blessé et probablement aux côtés de sa belle et enceinte Shakira. Le score aurait pu être bien plus lourd en rentrant aux vestiaires à la mi-temps. Mais l'équipe de France dispose d'un grand gardien, probablement l'un des meilleurs au monde, n'en déplaise aux Anglais...
Car Hugo Lloris, capitaine intraitable avec la sélection n'est que remplaçant avec l'équipe londonienne de Tottenham qu'il a rejointe cet été ! Son entraîneur lui préfère en effet un vétéran américain quadragénaire répondant au nom de Brad Friedel. Mais force est de constater que la hiérarchie pourrait bien changer lors des prochaines journées de Premier League... Hugo Lloris, qui a convolé en justes noces cet été, a empêché les Espagnols de rejoindre les vestiaires avec deux pions d'avance en stoppant un pénalty de Cesc Fabregas. Dans la foulée, l'ancien lyonnais sortait deux parades décisives, écoeurant les attaquants au maillot rouge. La seconde période fut du même acabit, sauvant les meubles à plusieurs reprises. "C'est un bel exploit. C'est un gros match. Ce n'est pas anodin de prendre un point à la meilleure équipe du monde. Ca peut compter pour la suite... Mais ce n'est évidemment qu'un pas" confiait modeste le capitaine des Bleus.
Un exploit que les tricolores sont allés chercher au mental et au courage au cours d'une seconde période totalement différente. Accrocheurs, présents à l'impact, pressant plus haut et profitant des moindres espaces, les ouailles de Didier Deschamps se procurèrent pléthore de situations dangereuses, sans jamais mettre en difficulté Iker Casillas. Un changement que le sélectionneur explique par ce sentiment d'injustice suite à un but injustement refusé à Jérémy Ménez." Il y avait un peu d'évernement car les joueurs ont sur que le but annulé était valable, confiait Didier Deschamps. (...) Il fallait garder son calme. (...) Il faut toujours y croire jusqu'au bout, avoir confiance. Le scénario nous est favorable à la fin."
Et pour cause. Entré à deux minutes de la fin, Olivier Giroud trompait Iker Casillas d'une sublime tête décroisée après une énième contre-attaque menée par un Franck Ribéry au four et au moulin hier soir. Trois ballons auront suffi à l'ancien Montpelliérain pour récompenser les efforts tricolores et jeter un froid glacial sur un Vicente-Calderon qui chantait déjà les siens. "C'est allé tellement vite que je ne savais même pas si j'avais touché le ballon avant mon but. On m'a dit que oui... Le but le plus important de ma carrière ? C'est sûr que c'est un but qui compte. Il fait beaucoup de bien... On a beaucoup poussé, on y a cru jusqu'au bout, on a été solidaires et on a été récompensés de cet état d'esprit", confiait l'un des héros du jour.
En faisant jeu égal avec l'équipe que certains considèrent comme l'une des meilleures de l'histoire, les Bleus ont régalé comme ils ne l'avaient plus fait depuis la finale de la Coupe du monde 2006 face à l'Italie. Sans Samir Nasri et Hatem Ben Arfa, écartés du groupe depuis le dernier Euro et un comportement jugé inadmissible, l'équipe de France a su réagir et rebondir alors qu'on ne donnait pas cher de sa peau. Reste désormais à confirmer l'embellie en amicaux face à l'Italie et l'Allemagne, autres gros morceaux proposés aux tricolores avant de retrouver la Géorgie en mars 2013.