Fin du procès pour Fabrice Fiorèse... L'ancien joueur du PSG et de l'OM a vu son ancien ami condamné à cinq ans de prison. Ghislain Anselmini, lui aussi ex-footballeur, était à l'origine de la violente agression du joueur et de son épouse.
Les assises de Savoie ont prononcé une peine de cinq ans de prison ferme contre Ghislain Anselmini, ancien ami de Fabrice Fiorèse et coéquipier de celui-ci à Lyon et Guingamp. Le procureur avait requis à son encontre dix ans de prison, le considérant comme le cerveau de l'opération qui avait mené à l'enlèvement de Fabrice Fiorèse, en septembre 2012. Il a finalement été reconnu coupable "de complicité de vol avec arme" et de "participation à une association de malfaiteurs".
Les hommes à l'origine de l'agression et du rapt de l'ex-footballeur, Mohamed Goussairi et Mohamed Salhi, ont eux été condamnés à 10 ans de prison. Ils avaient attaqué Fabrice Fiorèse et son épouse avec un couteau et un fusil à pompe, espérant trouver près de 500 000 euros en liquide au domicile du couple, après la vente de leur maison de Saint-Tropez. Ne trouvant pas le butin escompté, ils étaient repartis avec Fabrice Fiorèse, qui avait profité d'un feu rouge pour briser une vitre de sa propre voiture, utilisée par les ravisseurs, et s'enfuir.
"Les peines sont un peu particulières", a confié à l'issue de l'audience Me Michel Jugnet, avocat des époux Fiorèse repris par l'AFP, estimant qu'il y avait "trop d'écart" entre la peine de Ghislain Anselmini et celle de ses deux complices. "Si M. Anselmini n'avait pas été là pour leur faire miroiter tout et n'importe quoi, ils ne se seraient pas retrouvés devant une cour d'assises", a-t-il ajouté.
Du côté de Me Jean-François Barre, l'avocat de Ghislain Anselmini, le discours est tout autre. Le jugement "me paraît correspondre au rôle qui a été celui de mon client" a-t-il indiqué, tout en précisant qu'il ne pouvait pas "être content d'une décision qui renvoie [son] client en détention" et qu'il ne ferait donc pas appel de la décision.
Un rapport malsain à l'argent
La cour a décidé de "faire la différence entre le commanditaire et les exécutants", selon Me Jugnet. Une différence que n'avait pas fait l'avocat général Bernard Beffy, qui avait requis dix ans de réclusion à l'encontre des trois principaux accusés. "Sans M. Anselmini, il ne se serait rien passé, aucun renseignement fourni à personne, aucune agression du couple Fiorèse", avait-il souligné, évoquant le "rapport malsain à l'argent", "l'hypocrisie" et le "cynisme" de M. Anselmini.
Ghislain Anselmini était soupçonné d'avoir donné les informations à ses acolytes, après avoir été renseigné involontairement par Aurélie Fiorèse, avec laquelle il entretenait une relation ambiguë. S'il avait reconnu son implication, il avait assuré qu'il n'avait jamais été question d'enlèvement ou d'agression, les époux Fiorèse étant supposés être absents le jour où les malfrats devaient passer à l'action.
Radouane El Maryouch, accusé d'avoir joué un rôle d'intermédiaire entre MM. Anselmini et Goussairi, a lui été condamné à un an de prison avec sursis. L'avocat général avait requis deux ans de prison avec sursis, tandis que son avocat avait plaidé l'acquittement. Quant à Riad Aznag, qui était censé ramener le butin à Lyon, il a été acquitté, conformément aux plaidoiries de son avocat et du conseil des époux Fiorèse. Deux ans de prison, dont 22 mois avec sursis, avaient été requis à son encontre.