L'actrice, réalisatrice et mannequin Farida Khelfa s'est mariée le 1er septembre 2012 avec son compagnon de longue date - ils sont ensemble depuis dix-sept ans - Henri Seydoux. Femme accomplie et heureuse, la figure emblématique de Paris n'a pas toujours connu un tel bonheur. Elle livre au magazine Les Inrokuptibles une émouvante interview.
"Ce n'est que récemment que j'ai commencé à me sentir normale, j'ai même fini par me marier." Un constat éloquent et franc. Il faut dire qu'avant de devenir la référence mode que l'on connaît - elle est désormais l'égérie de la mythique maison Schiaparelli -, Farida a connu des heures sombres et difficiles. Issue d'une famille d'immigrés algériens, elle est la dernière de ses soeurs (elle en a quatre et cinq frères) à avoir quitté le foyer familial. La relation avec son père était difficile et parfois, il lui arrivait de la cloîtrer. Élevée dans "un environnement violent", elle décide pour s'en sortir de tout plaquer à 16 ans et de prendre sa liberté. Le moment "le plus fort de sa vie", résume-t-elle. Hébergée chez sa soeur, chez des amis, l'ex-compagne de Jean-Paul Goude vit, s'amuse et même si elle avoue avoir parfois eu faim, la soif de liberté était trop grande. Ce mariage tardif avec Henry Seydoux, c'est aussi parce qu'elle a longtemps été opposée à l'idée : "Il faut dire que ma mère a subi un mariage forcé et moi, on a voulu me marier à 14 ans en Algérie."
La gamine de la tour des Minguettes, dans la banlieue de Lyon, vit la nuit et les belles rencontres ont fait le reste : "Dans les milieux underground, les gens s'entraidaient beaucoup. J'ai habité chez Pierre et Gilles, chez Christian Louboutin [témoin de son récent mariage, NDLR] - qui était au Palace à 15 ans -, chez plein de gens"... mais pas chez n'importe qui. Puis, elle rencontre Thierry Mugler, Jean Paul Gaultier et Azzedine Alaïa son "repère familial" mais surtout des amis qui lui ont ouvert les portes de la mode à elle qui se "sentait tellement moche, tellement mal foutue".
Même s'il lui aura fallu dix-sept ans de psychanalyse intensive pour faire taire ses angoisses qui l'ont parfois empêchée de sortir dans la rue, Farida Khelfa est aujourd'hui une femme qui ne renie rien de son passé et suit ses envie. En 2011, elle part en Tunisie afin de tourner un documentaire sur le Printemps arabe. Farida Khelfa travaille actuellement sur un nouveau documentaire.
L'intégralité de cette interview de Farida Kelfa à découvrir dans "Les Inrockuptibles", en kiosques le 5 décembre 2012.