Chose impensable il y a quelques jours, la France a battu l'Ukraine et a réussi à se qualifier pour le mondial brésilien de l'été prochain sous les yeux d'un François Hollande extatique. Impensables également il y a quelques semaines, les compliments de Pierre Ménès à Patrice Evra après l'éclatante victoire tricolore...
Car si les deux hommes avaient échangé quelques mots doux cet automne après l'interview musclée de Patrice Evra sur Téléfoot, Pierre Ménès n'a pas manqué de saluer la performance de l'arrière droit tricolore lors du succès sans appel des joueurs de Didier Deschamps face à l'Ukraine (3-0). "Il a clairement joué son rôle de patron et il a beaucoup apporté offensivement. Pas par ses centres, mais dans le petit jeu avec Ribéry notamment. Et puis, il est dans le coup sur le troisième but, puisque c'est lui qui frappe, pas du tout dans une position de latéral gauche, d'ailleurs. C'était un match spécial, il avait visiblement une motivation spéciale. Bravo à lui", analyse l'homme de Canal+.
Une sortie à saluer, lorsque l'on se souvient de la saillie de Patrice Evra à l'encontre du consultant lors de l'émission de Téléfoot, qui avait entre autre promis d'arrêter sa carrière si Pierre Ménès réussissait à aligner huit jongles à la suite, un pari tenu et réussi par ce dernier...
Mais Pierre Ménès n'en est pas resté là à l'issue du match, lorsqu'il est intervenu sur i-Télé. Il s'est fait l'avocat de Pascal Praud, qui n'avait pas été tendre avec l'équipe de France après sa défaite en Ukraine. L'ancien journaliste de Téléfoot et ex-dirigeant du FC Nantes avait lynché les Bleus. Il était donc attendu au tournant après la prestation de ceux-là mêmes qu'il avait démontés. Et Pascal Praud a effectué une pirouette assez savoureuse : "Écoutez, franchement, moi je suis le plus joyeux et le plus heureux des hommes ! D'habitude, un journaliste, quand il est démenti, c'est une soirée de cauchemar. Moi, je suis démenti, mais c'est une soirée de bonheur ! Je signe chaque année pour ça ! Ce soir, ils n'ont pas joué pareil, ce n'est pas le même match ! Il faut que l'équipe de France continue de jouer comme ça, ce serait formidable !"
Mais devant l'insistance d'Olivier Galzi, l'animateur de l'émission, Pierre Ménès est intervenu en prenant la défense de son collègue, de la plus diplomate des manières : "Ça va me gonfler assez rapidement ça ! Commencer une soirée de fête pour savoir si Pascal... Oui, il a très bien joué, Evra ! Je ne comprends pas ça ! Depuis des semaines, des mois et quatre jours, la France entière gerbe sur l'équipe de France ! Et aujourd'hui, ça va être la faute de Pascal Praud, Pierre Ménès et quelques mecs qui ont quelques burnes dans un métier ou personne n'en a ? Je ne suis pas d'accord ! Je suis ravi, je suis le plus heureux mais qu'on ne vienne pas nous gonfler avec ça ! Tout n'est pas effacé !"
Certes, tout n'est pas effacé. Rappelons toutefois les propos de Pascal Praud - qui s'est tout de même félicité du comportement des Bleus et de sa victoire - au soir de la défaite initiale face à l'Ukraine à Kiev. "Tout ce qu'on reproche à l'équipe de France s'est catalysé dans le match de ce soir. C'est-à-dire des gens qui n'en ont absolument rien à foutre. Rien à foutre du maillot bleu, rien à foutre de l'équipe de France et qui sont tombés sur des gens absolument morts de faim. Vous avez tous les maux de l'équipe de France depuis quatre ans : la faiblesse de Didier Deschamps qui n'a pas viré Patrice Evra. La faiblesse de la présidence de Noël Le Graët...", analysait-il.
Sur son blog hébergé sur le Point, Pascal Praud en rajoutait une couche, estimant que les Français n'en pouvaient plus de cette équipe, et qu'ils n'espéraient qu'une chose, une défaite française : "L'élimination annoncée ne plonge aucun supporter dans la tristesse. Dans la colère, oui. Dans l'exaspération, bien sûr. Dans la jubilation, évidemment. Les Bleus débarrasseront le plancher. Enfin ! On ne les reverra plus. Fini. Terminé. Du balai ! Ils ont tant déçu que cette défaite réjouit une partie du public, lassé des comportements de sales gosses, irrité par la désinvolture des uns ou la vulgarité des autres. [...] L'équipe de France est froide. Elle est désincarnée et distante. Des individualités composent une mosaïque sans relief et sans âme, sinon damnée."
Ces mêmes individualités qui ont fait vibrer 13,5 millions de supporters scotchés devant TF1. Comme le chantait Jacques Dutronc en son temps, "je retourne ma veste, toujours du bon côté..."