Depuis sa défaite en Ukraine le 15 novembre dernier, compromettant ainsi ses chances de qualification au mondial brésilien de l'été prochain, l'équipe de France voit se déverser un torrent de haine de la part de certains fans et, plus surprenant, de quelques journalistes. À l'heure où certains prônent une forme d'union nationale et de soutien sans conditions à Didier Deschamps et son équipe de France, d'autres s'en donnent à coeur joie, endossant le rôle de procureur avant même l'énoncé des faits. Et Pascal Praud est de ceux-là.
Depuis la défaite des Bleus en Ukraine (2-0), la France est condamnée à l'exploit ce soir au Stade de France. Plus que le résultat, c'est l'état d'esprit entrevu vendredi dernier qui a choqué. Et notamment Pascal Praud, qui en profitait pour déverser son fiel à l'encontre des joueurs quelques minutes après le coup de sifflet final. Associant pêle-mêle le spectre de Kysna, la présence des grévistes (seuls quatre étaient présents, Eric Abidal, Franck Ribéry, Hugo Lloris et Patrice Evra) dans l'équipe, le manque d'amour pour le maillot de la sélection, l'absence de volonté d'aller voir à quoi ressemblent les plages du Brésil ou encore les déclarations de Patrice Evra, Pascal Praud a fait un procès en bonne et due forme aux Bleus sur i-Télé. "Les joueurs n'en ont absolument rien à foutre", martelait-il avec insistance.
Et l'ancien de Téléfoot, un temps dirigeant du FC Nantes, a remis le couvert ce lundi, à 24 heures du match couperet qui pourrait avoir de grosses conséquences sur la Fédération française de foot. Toujours sur i-Télé, Pascal Praud s'en est cette fois-ci pris à Jean-Claude Dassier, ex-patron de l'OM et Fabrice Jouhaud, journaliste à L'Équipe. Devant une Laurence Ferrari jouant les arbitres, Pascal Praud s'est une fois de plus lâché sur son thème préféré : "Ils sont dans un autre monde, et vous les encouragez en y restant puisque vous leur dites que c'est un problème de collectif ! Mais ce n'est pas du tout ça, c'est un problème de détermination ! C'est un problème de niaque, de volonté, c'est un problème de renverser la table !"
Quant aux analyses de Jean-Claude Dassier et de Fabrice Jouhaud, elles ne sont que "des analyses de salon", ce qui est déjà bien mieux que des analyses de comptoir. Car si pour l'ancien dirigeant de l'OM, les Bleus ont tout de même mouillé le maillot, il réfute l'idée que les Bleus n'en avaient "rien à foutre" : "Je n'accepte pas cette condamnation à un espèce de renoncement comme s'ils s'en foutaient."
Pas de quoi convaincre un Pascal Praud arc-bouté sur ses positions qu'il défendait déjà vendredi. "Je pense que ça va au-delà du résultat, analysait-il alors. Il y a des gens qui sont très contents de ce qui se passe ce soir. Ils n'en peuvent plus de cette équipe de France. Ils n'en peuvent plus de voir Patrice Evra sur un terrain ! Ils ne veulent plus voir les anciens de Knysna ! Ça catalyse tout ça. Il y a plein de gens qui n'aiment plus l'équipe de France et non seulement ils ne l'aiment plus mais ils la détestent !"
Outre les joueurs qui pour lui incarnaient tous les maux des Bleus depuis quatre ans, Didier Deschamps n'avait pas été épargné. Il pointait du doigt "la faiblesse" du sélectionneur, qui n'avait pas hésité à sélectionner Patrice Evra après ses propos chocs dans l'émission Téléfoot à l'endroit de plusieurs commentateurs sportifs.
Les Bleus ont 90 minutes, et un peu plus en cas de prolongation, pour calmer Pascal Praud. En cas de défaite, on ose imaginer la sortie du consultant... Et rien que pour ça, on pourrait souhaiter une non-qualification de l'équipe de France.