Franck Ribéry n'est pas décidé à se laisser démasquer. Alors que le monde du football se concentre sur la trêve internationale à venir et que l'équipe de France va aborder ses deux prochains matches décisifs pour une qualification à l'Euro 2012 (face à l'Albanie et la Bosnie les 7 et 11 octobre), c'est actuellement dans les cours de justice que Franck Ribéry joue l'attaque. Ou plutôt, désormais, la contre-attaque.
Le milieu offensif du Bayern Munich, auteur d'un début de saison tonitruant avec le club bavarois et papa d'un troisième depuis peu, entend éviter le tacle de deux journalistes du quotidien France-Soir, Matthieu Suc et Gilles Verdez, en obtenant de la justice l'interdiction de leur biographie non autorisée : La Face Cachée de Franck Ribéry. Un ouvrage pressenti comme délétère qui examine sans concession le profil du Boulonnais depuis ses jeunes années et jusque dans ses faits d'armes les moins glorieux, telle sa mise en examen dans l'affaire Zahia, pour laquelle la procédure est toujours en cours.
En vain. Vendredi 30 septembre, la justice, saisie en référé d'heure à heure pour essayer de faire barrage en urgence au livre, a débouté la requête de l'international tricolore, fondée sur l'atteinte au droit à l'image en raison de l'utilisation de son image en couverture. Quelques heures après que le journaliste du Point Emmanuel Berretta a tweeté que le tribunal de grande instance avait débouté le joueur , la décision était officiellement communiquée par les deux parties et publiée par l'AFP : où l'on apprend que le plaignant est même condamné à verser 3 000 euros à la maison d'édition (les Editions du Moment), au titre de l'article 700 qui stipule que la partie perdante doit rembourser à son adversaire les frais engagés.
Les Editions du moment ont eu vite fait de se réjouir - "nous avons gagné, le livre n'est absolument pas interdit" -, mais l'équipe adverse n'a pas quitté la partie. Me Carlo-Alberto Brusa, avocat de Frank Ribéry, a annoncé qu'il interjetterait appel, "car les motivations du juge sont erronées", et qu'il déposerait dès lundi un second référé auprès du tribunal de Paris pour faire interdire le livre, cette fois pour atteinte à la présomption d'innocence - le dossier Zahia n'étant toujours pas clos . Dans le même registre, il s'apprête également à contre-attaquer, comme il l'avait déjà laissé entendre, pour "violation du secret de l'instruction et recel". Une plainte au pénal avec constitution de partie civile, dirigée contre tout auteur ou complice, actuellement en cours de rédaction.