"Barbu et remplumé, l'écrivain Frédéric Beigbeder aurait changé de vie." Ainsi commence l'article du magazine Grand Seigneur by Technikart à qui l'écrivain a accordé une interview culinaire... mais pas que ! Ce long échange est l'occasion de noter que Frédéric Beigbeder, à bientôt 48 ans, a amorcé un virage à 180 degrés !
Amoureux de Lara qu'il va voir à Genève où elle réside, ou dans sa maison de Guéthary où il se retrouve au calme pour écrire, Frédéric Beigbder mène un quotidien où la gastronomie a enfin pris une place. Et pour l'écrivain, c'est un signe de bonheur retrouvé. Certes il sort moins, mais Frédéric Beigbeder assume son nouveau rythme : "J'ai pris des kilos, en gros j'ai vieilli." Voilà qui va décomplexer la gent masculine, Beigbeder affiche fièrement ses rondeurs : "J'ai pris six kilos en deux ans. (...) Je pense que c'est lié au bonheur, ça fait grossir le bonheur."
"Et comme ça va plutôt bien en ce moment, je mange, je vois, je grossis, je suis amoureux ! Qu'est -ce que j'ai faim depuis que j'ai arrêté de me droguer", poursuit-il. Rappelons pour les ignorants qu'il avait été pris en flagrant délit de consommation de cocaïne à la sortie du Baron en 2008. Il plaisante : "les piments d'Espelette, tout ça c'est ma came." Impossible de ne pas faire le lien avec l'histoire de Jean-Luc Delarue, décédé il y a presque un an, un électrochoc : "Quand j'ai appris sa mort, je me suis dit que ça aurait pu être moi. Depuis, je tiens à avoir du temps et j'en profite bien."
Mais ses habitudes alimentaires ne sont pas les seules choses qui ont changé. Fini la vie mondaine ponctuée de sorties dans les hauts lieux parisiens, Frédéric Beigbeder a enfin retrouvé son temps. Il explique : "Lorsqu'on a un peu de notoriété, on est vite sollicité et si jamais on est bien élevé, on finit par dire oui à tout le monde. (...) J'étais flatté, narcissique, content d'être sur la photo. Mais à un moment, je n'avais même plus le temps de faire ce qui m'intéresse."
On est loin du temps du Caca's Club, ce fameux club qu'il avait monté. A la fin des années 80, celui qui est devenu rédacteur en chef de Lui , s'était mis à faire des soirées avec Edouard Baer et Guillaume Rappeneau. Il revient sur une fameuse soirée "nazie" chez Régine. Mythe ou réalité ? Il rectifie les choses : il s'agissait d'une soirée punk qui a dégénéré. Certains portaient des brassards nazis, en référence au Sex Pistols. Il en a subi les conséquences : "On en rigole aujourd'hui, mais à l'époque j'étais vraiment dans la merde : de très gros frais de dégâts, Régine - dont la famille a beaucoup souffert du nazisme - qui racontait partout que j'étais fasciste. Elle m'en a voulu pendant quinze et elle a un carnet d'adresses plutôt bien fourni..."
Des frasques qui sont aujourd'hui bien loin...
Interview à retrouver dans Grand Seigneur