Il le savait, la bataille serait rude : après plusieurs mois de lutte acharnée contre un cancer, comme il l'avait annoncé chez Pascal Praud en fin d'année dernière, Frédéric Mitterrand s'est finalement éteint ce jeudi 21 mars selon nos informations. L'ancien écrivain et journaliste passé par le Ministère de la Culture avait 76 ans et laisse un souvenir fort à tous ceux qui l'ont côtoyé.
Il faut dire qu'avant de se lancer en politique en acceptant le poste de Ministre de la Culture entre 2009 et 2012, le septuagénaire avait multiplié les activités : d'abord professeur d'économie et d'histoire-géo dans Paris, il s'était rapidement lancé comme directeur de salle de cinéma de la capitale.
Homme d'affaire mais surtout amoureux de culture, il avait également été critique de cinéma dans certains journaux avant de se lancer à la télévision, où il a officié de 1981 au début des années 2000. Dans différents exercices : producteur, inventeur de concepts, il a également présenté certains programmes et même décroché un 7 d'or du meilleur animateur, l'une des plus hautes récompenses possibles.
Passionné de têtes couronnées, il se diversifie en décrochant des émissions de radio et devient directeur de la prestigieuse Villa Médicis, à Rome en 2008, par Nicolas Sarkozy. Et c'est d'ailleurs l'ancien président qui lui proposera son prochain poste : en 2009, c'est comme Ministre de la Cultre que Frédéric Mitterrand revient à Paris.
Une incursion en politique qu'il n'avait encore jamais osé, lui dont l'oncle célèbre, François Mitterrand, a été président de 1981 à 1988 et qui ne durera pas longtemps, puisqu'en 2012, à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, il quitte son poste. Plus discret depuis, il avait notamment été installé à l'Académie des Beaux-Arts en 2020 et été nommé président du Festival du film américain de Deauville en 2016.
Ouvertement homosexuel, Frédéric Mitterrand n'a jamais vraiment caché sa vie privée, et notamment le fait qu'il est le père de trois fils, l'un biologique et les deux autres adoptés. Quitte à en révéler parfois trop : avouant dans l'un de ses ouvrages avoir eu recours à la prostitution à l'étranger, il avait été au coeur d'un grand scandale à la fin des années 2000.
Ces derniers mois, c'est sa maladie qui était devenu le centre de ses préoccupations. S'il avait bien voulu avouer, dans l'émission de Pascal Praud, qu'il était touché par un cancer, il n'avait cependant pas voulu en dire trop : "Je porte une casquette parce que je suis malade", avait-il déclaré, avant d'ajouter : "Moi, face à ma glace, le look chimio, je n'en veux pas. [...] Je n'ai pas envie qu'on voit que je suis malade, donc je suis un peu moins malade quand j'ai ma casquette".
Des mots forts, mais simples, qu'il assumait : "Tout le monde sait que c'est un combat qui est très rude. Mais il n'y a pas d'autre solution : c'est marche ou crève. On me dit que j'ai beaucoup de courage mais non. Si on aime la vie, on continue", avait-il déclaré. Désormais, la mort l'a rattrapé...