Voilà un an et demi que Frédéric Mitterrand a quitté son ministère de la Culture et de la Communication, poste qu'il a occupé trois années durant et qu'il raconte dans son dernier ouvrage, La Récréation. Une oeuvre qui reflète le caractère de l'ex-ministre, impertinent, libertaire, espiègle et d'une franchise absolue. Cet ouvrage constitue pour le magazine Têtu un prétexte tout trouvé pour retrouver une fois de plus une personnalité qui n'a jamais été aussi libre.
La Récréation est donc la compilation de trois années passées en tant que ministre de la Culture et de la Communication entre 2009 et 2012. Le livre, écrit en Tunisie, est basé sur les notes qu'il a soigneusement prises chaque jour qu'il passait à son poste. Un recul nécessaire pour "ne pas trop régler de comptes". Mais une constante revient dans le livre : "les beaux gosses" qu'il croise à longueur de journée.
Des beaux gosses qu'il rencontre partout, tout le temps, et notamment à l'Élysée où "il y avait un gendarme qui était à tomber...". Le gouvernement n'était pas en reste, puisqu'il évoque dans son livre "la beauté physique" de François Fillon, alors Premier ministre. Ainsi que Manuel Valls, un "bel hidalgo" : "Oui, c'est vrai, Manuel Valls est un bel homme. J'ai également dit au secrétaire général de mon ministère que je le trouvais 'mignon' !"
Têtu revient sur cette scène décrite par Frédéric Mitterrand : Laurent Wauquiez lui envoie un petit mot en Conseil des ministres - "pourquoi tu me regardes avec cet air langoureux ? ". Réponse pleine de malice de l'homme qui préfère les hommes : "Vous savez, l'homophobie présumée de Wauquiez... Je parle de cet 'allumeur de Laurent Wauquiez' "
Si Frédéric Mitterrand craque facilement pour "les beaux gosses" qu'il croise au quotidien, il s'interdit toute relation, comme il l'avait déjà confié par ailleurs. Tout juste évoque-t-il "un copain" qu'il voit "de temps en temps en cachette", une fois ses officiers de sécurité semés.
S'il raconte par le menu ses trois années de ministère, Frédéric Mitterrand n'explique jamais pourquoi il a accepté de prendre un poste dans un gouvernement. Une seule réponse lui vient à l'esprit lorsque Têtu l'interroge : "J'aurais simplement regretté toute ma vie d'avoir refusé le poste." Un poste qu'il a plutôt bien occupé malgré les appréhensions de certains. "Le paradoxe, c'est qu'on pensait que j'allais donner au gouvernement une image un peu paillettes, explique-t-il. C'est ce que dit Hortefeux dans le livre : 'On s'attendait à avoir paillettes et champagne et on a eu une succession de bourdes et un scandale carabiné !' [Rires]." Une référence à peine voilée à la polémique lancée par Marine Le Pen qui l'accusait d'avoir pratiqué le tourisme sexuel après la sortie de son superbe livre autobiographique La Mauvaise Vie.
Pourtant, ce ne sont pas les attaques de la leader du Front national qui lui ont fait le plus de mal. Mais bien celle des socialistes : "Je ne me fais pas d'illusions sur la morale du Front national. Je m'en faisais encore sur la morale des socialistes."
Homosexuel déclaré, Frédéric Mitterrand ne séduit pourtant pas tous les gays comme le souligne Têtu. Là encore, le neveu de François Mitterrand à une explication. Pour eux, "le gay doit être triomphant. Ben non, on n'est pas tous des animatrices télé toujours en forme !". L'autre explication tient au fait qu'il serait "une caricature de gay, un personnage 'trop flamboyant' ". Frédéric Mitterrand est lui "juste libre".
Une interview de Frédéric Mitterrand à retrouver en intégralité dans le "Têtu" de décembre 2013 en kiosques et "La Récréation" de Frédéric Mitterrand à retrouver aux éditions Robert Laffont.