Frédérique Bel a rencontré le succès en jouant les blondes écervelées sur Canal+ avec La Minute blonde. Dans cette capsule, l'actrice qui vient de cartonner dans La Mante nous invitait surtout à nous méfier des apparences... À commencer par la sienne. Dans un texte court et percutant, publié le 15 octobre sur Facebook, la jeune femme de 42 ans partage son témoignage coup de poing sur le sexisme et les agressions sexuelles dont les femmes sont victimes chaque jour. Il nous avait échappé, mais Frédérique Bel vient de le reposter sur Instagram.
"A Tous les journalistes qui me contactent pour avoir mon témoignage, je me permets de reposter ma pensée que j'avais partagée sur Facebook la semaine dernière. Merci", écrivait Frédérique Bel dimanche 22 octobre sur Instagram. Et en quelques lignes, l'actrice résume tout : la petitesse de ces prédateurs sexuels comme Harvey Weinstein, le poids du silence, la responsabilité de notre société, le pouvoir et l'argent qui écrasent... Frédérique Bel ne mâche pas ses mots, aussi émouvants que révoltants : "Mon #BalanceTonPorc ? Ben y en a tellement... Depuis tellement longtemps... Depuis toujours en fait... Toujours. J'ai même cru que c'était normal. Et puis, a posteriori, je me dis que ce sont des hommes bien tristes. De mon côté, je leur ai pardonné. Cette société les fabrique, les vénales les utilisent, le pouvoir les protège, l'argent les immunise... Ce sont les esclaves de leurs pulsions. Des petites choses à plaindre. Oui j'ai de la compassion pour les porcinets devenus des stéréotypes pathétiques qui ont échoué dans leur humanité alors qu'ils auraient pu devenir de belles personnes."
Depuis que l'affaire Harvey Weinstein a éclaté à Hollywood, la parole des femmes se libère enfin : des actrices mais aussi de nombreuses anonymes à travers les campagnes virales #MeToo et #BalanceTonPorc ont pu crever l'abcès et raconter leur viol, dans le pire des cas, mais aussi les petites atteintes à leur dignité et autres humiliations du quotidien. Catherine Deneuve estime que c'est "ignoble pour les femmes qui n'ont que ça" pour s'exprimer enfin. Outre-Atlantique, des stars comme Quentin Tarantino, Jane Fonda et même Matt Damon, qui avait pourtant juré du contraire, révèlent avoir eu vent des agissements du producteur Harvey Weinstein et s'excusent de n'avoir rien fait. La parole se libère, mais pour combien de temps ? Combien de temps pour changer en profondeur "cette société qui fabrique" ces bourreaux ?