Gérard Depardieu : Annie Girardot, son rôle de père... Il ouvre son coeur !

Dans son dernier film, Je n'ai rien oublié de Bruno Chiche (en salles le 30 mars), Gérard Depardieu joue un homme atteint de la maladie d'Alzheimer, perdant sa mémoire immédiate tout en se rappelant son lointain passé. A l'occasion de la sortie de ce film qui compte également la présence de Françoise Fabian, Nathalie Baye et Niels Arestrup, le grand Depardieu se raconte pour Marie France. Extraits.

La maladie d'Alzheimer fait écho à Annie Girardot, atteinte de ce fléau et décédée le 28 février : "J'en ai observé plein dans les hôpitaux et je n'ai pas vu d'Alzheimer tristes. [...] Annie Girardot, avec qui j'ai tourné [dans Je préfère qu'on reste amis en 2005], me disait [il prend la voix et le débit saccadé de Girardot] : 'Comment ! T'es plus pompier ? T'es plus pompier ?' La question était très sérieuse. Je disais : 'Non, j'suis plus pompier, Annie. - T'as coupé ta moustache ? Oui, j'ai coupé ma moustache.' J'allais pas lui dire : 'Mais j'ai jamais été pompier !' [Il rit] Ou alors, on dit, ça y est, elle est encore partie dans sa crise... Mais non, faut pas."

Monstre sacré du cinéma, Gérard Depardieu s'est aussi fait un nom dans le milieu de la gastronomie avec ses restaurants, sa poissonnerie, ses vignes, et possède également une maison de production. Pas question toutefois de le désigner homme d'affaires : "Un homme d'affaires est un homme dont on ne parle jamais et qui n'engage pas son propre argent. [...] J'ai été largement payé et honoré... et j'ai payé largement mes impôts, puisque j'étais taxé à 70%. Disons que j'ai fait mon boulot, et que je ne suis pas à plaindre." Mais il insiste sur "Moi j'ai tout ça parce que j'ai gagné ma vie dans un autre métier".

Travailler, Gérard Depardieu adore ça, mais cela ne veut pas dire qu'il a de l'ambition : "C'est un métier difficile auquel je ne m'accroche pas tant que ça, je suis pas comme PPDA, à essayer de tout faire pour... Moi, j'ai autre chose, j'ai la vie. [...] Je n'ai pas choisi ce métier, c'est lui qui m'a choisi. Je suis libre, je ne dois rien à personne, ni même à mon désir."

En parlant de désir, parlons des femmes. Pour l'acteur, les vraies amitiés sont féminines : "J'ai connu ça avec Barbara, avec Jeanne Moreau, Lucia Bose, Fanny Ardant ou Marguerite Duras. [...] C'est de l'amitié et de l'amour. Y a pas de sexe, y a plus rien. [...] C'est mieux qu'un couple."

Viennent les questions de famille et le sujet douloureux de Guillaume Depardieu, son fils décédé en 2008 : "J'ignore si j'étais un bon père ou un mauvais, mais je sais qu'à la fin, Guillaume m'a dit 'je t'aime' et qu'on ne dit pas ça n'importe comment, surtout chez moi. [...] Peut-être que si je ne l'avais pas eu à 20 ans, mais à 40 ans, ça aurait tout changé. Lorsque j'ai eu Roxane [19 ans cette année, fille de Karine Silla], j'ai cru que je pourrais l'élever. Et puis, il y a la vie, le désordre qu'un divorce peut engendrer.... bon... on rate ça aussi.... Après je me suis retrouvé avec un petit Jean [né de sa relation avec Hélène Bizot, comédienne franco-cambodgienne, le 14 juillet 2006, et son petit garçon a eu ce prénom en hommage à son ami Jean Carmet]. [...] La chose qui nous réunit, c'est ce drame. Il a la même force pour nous tous." Gérard Depardieu est également père de Julie Depardieu, actuellement enceinte de son premier enfant, dont le père est Philippe Katherine.

Pas de coup d'éclat, de coup de gueule ou d'attaque violente comme celle qu'il a faite contre Juliette Binoche, Gérard Depardieu se veut posé et serein.

Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Marie France du mois d'avril 2011