C'est désormais officiel : il y a un nouveau chef à l'Élysée ! Un chef qui ne s'occupera toutefois pas de politique, mais des cuisines du Palais. Après quarante ans de service, Bernard Vaussion a en effet rendu son tablier le 31 octobre dernier, laissant sa place à son adjoint Guillaume Gomez, présent à l'Élysée depuis 1997, sous le mandat de Jacques Chirac. Un jeune chef de 35 ans qui aura la lourde tache de préparer des repas pour les chefs d'État reçus au Palais et bien sûr pour le président François Hollande, dont la prise de poids et le régime alimentaire font beaucoup parler ces dernières semaines...
Après l'expérience de Bernard Vaussion, place à la fougue de Guillaume Gomez ! Cheveux rasés de près, sourire généreux et carrure imposante, le natif de Paris a tout du chef moderne et inventif mais respectueux des traditions. À tel point que l'on aurait aussi très bien pu le voir troquer le Palais de l'Élysée contre la grille des programmes de M6 aux côtés des jeunes et sémillants Cyril Lignac ou encore Jean Imbert et Norbert Tarayre. Mais c'est dans des cuisines prestigieuses et loin des caméras que Guillaume Gomez a choisi d'imposer sa main de maître et de gravir les échelons comme personne...
Car le parcours de Guillaume Gomez est brillant pour un homme de son âge. Avant de prendre la tête des fourneaux et des 500 m² des cuisines du palais présidentiel, celui qui est entré à l'Élysée pour son service militaire est devenu à 25 ans, en 2004, le plus jeune à obtenir le fameux col tricolore de Meilleur ouvrier de France. Et ce six ans après avoir remporté le prix du Jeune chef. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Guillaume Gomez, qui a aussi créé l'association Les Cuisiniers de la République qui regroupe les chefs des lieux prestigieux comme l'Élysée, Matignon ou l'Assemblée nationale, a même reçu les insignes de chevalier l'ordre national du mérite, au mois de mai 2012.
Et pas seulement puisque, à ce moment-là, Nicolas Sarkozy lui avait aussi adressé de jolies louanges. "Si vous saviez ce que les chefs d'État étrangers me disaient de la cuisine de l'Élysée. (...) Vous n'imaginez pas combien vous comptez pour l'image de la France. (...) J'ai travaillé avec la meilleure équipe du monde. Vous êtes la permanence de la France", lui avait déclaré l'ex-président, comme le rappelle le Huffington Post. Mais Guillaume Gomez n'a pas fait que saliver les chefs d'États du monde entier, il a aussi régalé les Parisiens durant deux ans avec Home in Paris, un établissement ouvert dans le 7e arrondissement avec sa compagne Agathe en 2010. Sauf qu'à l'arrivée d'un premier bébé, en avril 2012, le couple annonce "avec émotion" sur la page Facebook du restaurant qu'ils doivent fermer ses portes.
C'est donc en exclusivité désormais que François Hollande, Valérie Trierweiler et les convives de l'Élysée vont profiter de la cuisine de Guillaume Gomez. Ce dernier tachera ainsi de satisfaire les papilles d'un président qui adore notamment la crème fraîche, le cassoulet des Flandres et autres spécialités du terroir, et a quelques péchés mignons comme le chocolat et le fromage. "Il aime tout. Le veau, le boeuf, le canard, les plats en sauce, le fromage", racontait ainsi récemment Bernard Vaussion. Si bien qu'il a récemment pris 15 kilos, une prise de poids également due au stress selon son entourage. Et on comprend pourquoi, à l'heure où il enchaîne les déconvenues, entre un chômage record et une côte de popularité au plus bas. Le nouveau chef l'aidera-t-il à retrouver la ligne ? Tout dépendra visiblement du président. "Nous ne sommes pas un restaurant, on doit s'adapter à notre client, pas le contraire, se renouveler et le satisfaire à chaque fois", expliquait ainsi le nouveau chef du président en 2009 à Paris Match.
Tout sourire pour sa première séance photo en tant que chef dans les cuisines de l'Élysée, aux côtés de Bernard Vaussion, Guillaume Gomez semble en tout cas tout heureux de se voir confier une telle responsabilité. Au point d'y rester quarante ans, comme son prédécesseur ? "Pourquoi pas, répond-t-il à l'AFP. Il y a une vraie passion pour cette maison."