Le 27 mai se déroulait la clôture du Festival de Cannes, sous la pluie et dans une ambiance particulière. En effet, outre la remise des prix (controversés) cannois et de la fameuse Palme d'or - qui est revenue à Amour de Michael Haneke -, les invités ont pu assister à la projection de Thérèse Desqueyroux, l'ultime film du cinéaste Claude Miller, décédé le 4 avril dernier. Les personnalités du cinéma français était nombreuses à lui rendre hommage, comme Julie Depardieu, très émue d'être présente pour ce grand soir. Les mots de Guy Marchand, 75 ans, comédien du film Garde à vue, étaient quant à eux emprunts d'un fatalisme troublant.
En effet, interrogé par Laurent Weil pour Canal+ sur le tapis rouge du Palais des festival pour la clôture, l'acteur déclare de façon abrupte : "Je suis le survivant. Ils sont tous partis. Ils se sont envolés." Quand on lui demande si l'émotion est grande, il rétorque en gardant le sourire : "Non, pas trop de compassion, mais un beau souvenir, des gens que j'ai adorés, Lino Ventura, Michel Serrault dont je ne parle jamais au passé. Claude Miller, il est encore là. J'ai pas à attendre beaucoup pour les rejoindre." Une déclaration qui fait sursauter le journaliste et lui lance : "Ne dites pas ça !" Il répond : "Mais il n'y a pas de problème. Le cinéma, c'est toujours joyeux."
En 1981, Guy Marchand joue dans Garde à vue de Claude Miller avec Lino Ventura et Michel Serrault et incarne l'inspecteur Belmont, un rôle qui lui vaudra le César du meilleur acteur. Puis il retravaillera avec le réalisateur dans Mortelle randonnée, en 1983. Deux expériences inoubliables qui lui ont permis de tisser des liens précieux avec toutes ces figures du cinéma français.