Les faits remontent à 2017. D'après les informations du Point, Hafsia Herzi était accusée par un chauffeur VTC de l'avoir traité de "sale Arabe" lors d'une course parisienne. Relaxée en première instance, l'actrice de 32 ans a dû se représenter au tribunal, puisque le parquet a fait appel de la décision. Le 4 décembre 2019, la cour d'appel de Paris a rendu son arrêt et Hafsia Herzi a été reconnue coupable d'injure non publique à caractère racial.
"C'est une victoire importante pour mon client et au-delà. On ne peut pas user d'injure raciste quelle que soit l'origine du mis en cause", s'est réjoui Me Guillaume Mestre, avocat au barreau de Senlis. Lors de l'audience, la comédienne d'origine franco-tuniso-algérienne aurait reconnu les injures raciales, accusant par ailleurs le chauffeur de l'attaquer en justice uniquement "pour l'argent". Hafsia Herzi a été condamnée à 500 euros pour préjudice moral, ainsi qu'à une amende de 800 euros avec sursis. "On est dans la moyenne des sanctions pour une infraction qui ressort du tribunal d'instance", a estimé l'avocat du chauffeur. Me Jérémy Assous, avocat de l'actrice primée au festival de la Baule, a exprimé son souhait de se pourvoir en cassation.
Petit rappel des faits. Le 29 novembre 2017, la société de production de Hafsia Herzi commande un VTC pour une course parisienne. Lorsqu'il prend l'actrice en charge, elle lui donne une adresse située en banlieue. "En fait, je devais l'emmener chez elle (à Paris), puis attendre qu'elle se change et la conduire ensuite en banlieue", explique au Point le conducteur, qui avait initialement accepté cette course qui se trouvait près de son domicile.
Le VTC refuse alors la course, ce qui énerve Hafsia Herzi. Il lui propose de la déposer à son domicile sans l'attendre. Elle le recontacte alors pour qu'il la dépose en banlieue. C'est là que les insultes auraient fusé, notamment celle à caractère racial. Après avoir fait authentifier ces messages par un huissier, le chauffeur VTC portera plainte quelques jours plus tard.
Bien que l'accusée ait la même origine maghrébine que le plaignant, la cour d'appel a estimé que "le seul terme "sale Arabe" caractérise un propos outrageant, peu importe que l'auteur du propos ait eu les mêmes origines que le destinataire, l'appréciation du propos devant être objective". "De plus, ni l'humour ni le second degré ne ressortent des échanges conflictuels entre les protagonistes", a également fait valoir le tribunal.