"Dix belles années de complicité, d'amitié et de leçon de vie" ne s'effacent pas comme cela, et Lydia Martinico se fait au contraire un plaisir de garder bien vivants ses souvenirs d'Henri Salvador. La chanteuse, qui rendait hommage à ce personnage clé dans son parcours en reprenant Syracuse sur son second album paru en 2015, a d'ailleurs réuni lundi 13 février 2017 des amis célèbres et les musiciens de l'album Chambre avec vue pour une célébration en musique.
Neuf ans jour pour jour après la mort du chanteur à la voix suave entre toutes, Le Réservoir de Mary de Vivo faisait salle comble pour un beau moment de partage à sa mémoire, lui qui serait devenu centenaire en cette année 2017. Avec la bénédiction de sa veuve Catherine Salvador, onze instrumentistes (clavier, violons, violoncelle, percussions, guitares, basse, saxophone) qui ont eu le bonheur de jouer avec lui, parmi lesquels André Villeger au sax et sous la direction Bernard Arcadio, se sont joints à Lydia Martinico, elle-même ancienne claviériste de l'artiste, et ont accompagné des invités venus partager le micro et communier autour de chansons gravées dans les tympans.
Elie Semoun, Smaïn, Emmanuel Donzella, Didier Gustin ou encore les Gibson Brothers (Chris au chant), auxquels on doit l'impérissable tube Cuba, se sont ainsi relayés auprès de Lydia Martinico pour interpréter avec chaleur et complicité des titres inoubliables, en présence également de Thierry Samitier et Florent Peyre : après une introduction en douceur dans le Jardin d'hiver qu'avaient cultivé pour le défunt Salvador Benjamin Biolay et Keren Ann, Maladie d'Amour, Ce matin-là, Mademoiselle, Ah ce qu'on est bien dans son bain, C'est pas la joie, Rentre chez toi, Le travail c'est la santé, Dans mon île ou encore Faut rigoler se sont enchaînés, sans oublier un crochet par la picturale Syracuse et Le lion est mort ce soir, un salut sans tristesse plus qu'un nouvel adieu.
Henri, c'était comme mon grand-père
À l'occasion de la sortie du disque D'une étoile à l'autre en 2015 trois ans après son premier album Al Dente, Lydia Martinico s'était confiée dans une interview avec le magazine Notre temps sur son histoire d'amitié avec Henri Salvador : "Tout découle d'une rencontre en 2000 pour l'album Chambre avec vue, racontait la pianiste. Nous sommes devenus les meilleurs amis du monde et avons enchaîné avec la tournée mondiale qui nous a menés au Japon, en Belgique, en Suisse. Ce furent dix belles années de complicité, d'amitié et une leçon de vie. Henri a été quelqu'un de très important pour moi, un déclencheur de ma carrière. J'ai autant appris sur scène que dans la vie. J'ai écrit ensuite pour lui un duo avec Tina Arena, puis pour le film Pollux, le ménage enchanté où nous faisions là encore un duo ! Henri, c'était comme mon grand-père." Raison pour laquelle la chanson Syracuse lui est si chère : "Nous l'avons jouée ensemble, Henri et moi, et quand je la chante, soulignait-elle, j'ai l'impression qu'il est près de moi. Syracuse est à la fois un double hommage au père d'origine sicilienne et à ce 'grand-père'."