Entre François Hollande et Valérie Trierweiler, c'est terminé : la rupture du chef de l'Etat et de la journaliste, avec laquelle il formait un couple depuis près de 8 ans, a été actée samedi 25 janvier 2014, dénouement pressenti de deux semaines de suspense.
Quelques heures après les révélations du journal Le Parisien sur l'imminence d'une issue qui semblait inéluctable, le président de la République François Hollande a enfin apporté la clarification désirée par le public et signifié "la fin de sa vie commune" avec Valérie Trierweiler, dans communiqué transmis par téléphone samedi 25 janvier 2014 par l'Elysée à l'AFP et qui fait suite au scandale politico-médiatique sans précédent provoqué par la révélation d'une relation entre le chef de l'Etat et l'actrice Julie Gayet.
"Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler", a laconiquement indiqué le président, précisant à cette occasion qu'il s'exprimait à titre personnel et non en tant que chef de l'Etat, car s'agissant de "[sa] vie privée". Une vie privée sur laquelle il ne s'est évidemment pas étendu, surtout pas pour évoquer Julie Gayet, qui fait profil bas. L'annonce retentissante a été effectuée dans un style aussi lapidaire que la réponse initiale donnée par un François Hollande sur la défensive lors de sa première conférence de presse de 2014... Interrogé d'emblée sur la situation de Valérie Trierweiler, hospitalisée d'urgence suite au choc de la révélation qu'il lui aurait faite de sa liaison, il s'était contenté de déclarer : "Elle va bien, elle se repose." Une économie de mots à la limite de la muflerie.
Il faut dire que François Hollande arrivait à court de temps. Si lui avait fixé sa visite officielle aux Etats-Unis, programmée le 11 février, comme date butoir pour la clarification qui s'imposait quant à sa vie personnelle, le voyage humanitaire de Valérie Trierweiler à partir de dimanche 26 en Inde avec Action contre la faim pour soutenir sur place la Fight Hunger Foundation avait suscité un début de polémique, touchant tant à son statut qu'au financement de ce déplacement. La désormais ex-compagne du président, qui a quitté avant la diffusion du communiqué de rupture la résidence présidentielle de la Lanterne, à Versailles, où elle se reposait depuis sa sortie de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, et a regagné l'appartement commun du couple dans le 15e arrondissement de Paris (rue de Cauchy), ira en Inde en tant que simple citoyenne et en tant que soutien de longue date d'Action contre la faim. Les frais de l'opération étant assumés par "des entreprises privées" et le concours généreux d'Air France et de l'hôtelier. "Pas de changement" au programme, a réagi l'ONG après le communiqué du président.
De liaison dangereuse à scandale national
Vendredi 10 janvier 2014, le magazine Closer lâchait la bombe (amorcée dès la veille sur son site internet) qui a eu vite fait de prendre de l'ampleur au point même de secouer vivement la Ve république. Au coeur de l'affaire : une série de photos d'un homme casqué, identifié comme étant le locataire de l'Elysée, arrivant quelques minutes après la célèbre actrice dans un immeuble du 8e arrondissement de Paris, à deux pas du palais présidentiel, dans la soirée du 30 décembre 2013.Sitôt diffusé, le scoop n'a bien évidemment pas manqué de faire le buzz.La réaction du principal intéressé ne s'est par ailleurs pas fait attendre. S'exprimant alors à l'AFP en son nom et non en tant que président de la République, François Hollande avait "déploré profondément les atteintes au respect de la vie privée auquel il a droit comme tout citoyen", sans toutefois démentir l'information, ajoutant "examiner les suites, y compris judiciaires, à apporter à cette parution".
Quatre jours plus tard, François Hollande n'avait eu d'autre choix que d'adresser ce brûlant sujet à l'occasion d'une conférence de presse sous haute tension. Mais à l'issue d'un discours porté sur de très sérieuses questions économiques, le président avait cependant botté en touche, promettant de clarifier sa situation personnelle avant sa visite diplomatique aux Etats-Unis programmée le 11 février.
Restée en suspens, cette clarification a néanmoins été subitement accélérée par le voyage prévu en Inde de Valérie Trierweiler. Remise sur pied après une hospitalisation de plusieurs jours, la journaliste doit en effet effectuer dimanche 26 janvier un déplacement humanitaire pour le compte d'Action contre la faim, ONG auprès de laquelle elle est engagée depuis 2011. Cette sortie, prévue selon son équipe de longue date, a bien évidemment à nouveau précipité l'épineuse question de son statut : première dame ou pas ? A ce sujet, Action contre la faim a été forcée de communiquer rapidement pour enrayer le scandale : "Face aux rumeurs et aux fausses informations circulant dans les médias et sur les réseaux sociaux, Action contre la Faim (ACF) souhaite rassurer ses donateurs : sur le plan des coûts relatifs au voyage, aucun frais n'est supporté par ACF, ses donateurs et partenaires ou la Fight Hunger Foundation ; la totalité ayant été prise en charge par des entreprises privées." C'est donc en simple citoyenne que Valérie Trierweiler se rendra à Bombay ce dimanche... et désormais en femme célibataire.
Aujourd'hui, on apprend en effet la séparation de François Hollande (59 ans) et de la journaliste, avec laquelle il avait foulé en mai 2012 les marches du palais de l'Elysée en tant que président fraîchement élu. Avec cette séparation, c'est une histoire de pas loin de dix ans qui prend fin. C'est dans la première moitié des années 2000 que François Hollande et Valérie Trierweiler ont débuté leur romance, bien des années après s'être rencontrés lors du contexte très sérieux des élections législatives de 1988.
S'en est suivie une idylle restée longtemps secrète jusqu'à ce que le futur chef de l'état décide, en 2010, de sortir de l'ombre et de rendre son union avec la journaliste politique, de onze ans sa cadette, publique. Soutien de premier plan, deux ans plus tard, Valérie Trierweiler est présente à ses côtés lors de la victoire tant espérée aux élections présidentielles de 2012. Non mariés, les nouveaux locataires de l'Elysée bousculent le protocole, hésitant même à investir le célèbre palais. Des débuts quelque peu mouvementés qui verront Valérie Trierweiler endosser avec difficultés son nouveau rôle de first girlfriend (comme l'a surnommée la presse anglophone). La fameuse affaire de son tweet de soutien à l'opposant de Ségolène Royal, ex-compagne de François Hollande et mère de ses quatre enfants, a d'ailleurs été le point d'orgue d'un comportement diplomatique pas encore tout à fait, disons, au point.
Mais face également au désamour malheureusement constant des Français, Valérie Trierweiler prendra néanmoins le recul nécessaire : récemment, la journaliste semblait davantage comme un poisson dans l'eau, se laissant même aller à des sorties officielles en solo assez convaincantes et réussies. Hélas, la first girlfriend aura à peine eu le temps de s'adapter à l'Elysée qu'il lui aura fallu, humiliée, en abandonner le confortable plancher...