Coup dur pour Igor Bogdanov. Poursuivi pour défaut de licence de pilotage et falsification de son carnet de vol, le frère de Grichka vient d'être reconnu coupable. Le tribunal correctionnel de Versailles l'a en effet condamné à 10 000 euros d'amende, une décision qu'il a jugée "hallucinante" et dont il veut faire appel.
"Le seul fait de dire que j'aurais produit un faux est hallucinant", a dénoncé Igor Bogdanov, qui parle carrément d'une "injustice" à l'AFP. Alors qu'on lui reprochait d'avoir falsifié son carnet de vol, il avait plaidé le caractère privé du document et l'absence de preuves concernant le faux. La justice, qui avait requis trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende, l'a d'abord relaxé pour conduite sans licence, requalifiant le "faux et usage de faux d'un document administratif" en "faux et usage de faux en écriture privée".
Le procès d'Igor Bogdanov avait débuté en janvier avant de se poursuivre le 16 juin. Le tribunal se demandait si le carnet de vol était un document strictement privé ou s'il pouvait servir à se procurer une autorisation, ce qu'ont défendu les experts de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) lors de l'audience. "Ce jugement montre que le policier a clairement menti et qu'il a produit un faux en écriture publique pour prétendre que je conduis sans licence", a ajouté l'ex-animateur de Temps X, âgé de 64 ans, dénonçant "l'incompétence" de l'appareil judiciaire.
Tout commence en septembre 2012 lorsque Igor Bogdanov tente d'obtenir une autorisation de se poser en hélicoptère sur le parking d'un centre commercial d'Étampes (Essonne) pour la promotion d'un livre écrit avec son frère Grichka. Sauf que la préfecture refuse la dérogation, réservée aux pilotes professionnels, car il n'est pas instructeur et n'a pas de licence professionnelle même s'il le prétend. Les enquêteurs avaient jugé que son carnet de vol, qui mentionnait 5000 heures de vol, était truffé "de fausses heures et d'approximations". Les vols correspondaient notamment à des machines radiées ou dont l'immatriculation renvoyait à des appareils des services de police et des ambulances.
Igor Bogdanov ne se plaint toutefois pas toujours de l'appareil judiciaire. La semaine dernière, les jumeaux ont en effet gagné leur procès en diffamation contre le magazine Marianne qui avait publié des extraits d'un rapport du CNRS mettant en cause leur crédibilité scientifique et plusieurs articles les concernant datant de fin 2010. La journaliste en question et le directeur de l'hebdomadaire ont été condamnés solidairement à leur verser 64 000 euros de dommages et intérêts par la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris et ordonné la publication d'un communiqué judiciaire dans trois journaux. Les jumeaux demandaient chacun 50 000 euros pour leur préjudice moral et 792 500 euros pour leur préjudice matériel en raison de l'arrêt de leurs émissions de télévision sur France 2.
En attendant l'issue définitive du procès, Igor Bogdanov reste innocent des faits qui lui sont reprochés.