Igor et Grichka Bogdanoff ont décidé d'attaquer Marianne en justice pour diffamation et réclament à ce titre 1,5 million d'euros de dommages et intérêts. Une somme exceptionnelle, digne de stars américaines...
En octobre dernier, le magazine révélait les éléments clés d'un rapport du Comité national de la recherche scientifique (CNRS), datant de 2003, selon lequel les thèses de doctorat soutenues par les deux frères "n'ont pas de valeur scientifique". Il s'agit des thèses sur les fluctuations quantiques de la signature de la métrique à l'échelle de Planck, et sur l'état topologique de l'espace-temps à l'échelle 0. Ce rapport interne du CNRS est accablant : "Ces thèses n'ont pas de valeur scientifique. Le jury a constaté l'insuffisance des connaissances en physique de l'auteur", "La rigueur mathématique est étrangère à la rédaction de ce texte", "Rarement aura-t-on vu un travail creux habillé avec une telle sophistication".
L'université de Bourgogne qui a validé les fameuses thèses a pourtant affirmé que les diplômes accordés aux deux frères étaient "conformes à la procédure en vigueur dans les universités françaises".
Les frères Bogdanoff s'étaient insurgés contre ce rapport qu'ils estimaient "faux et invalide", se disant victimes d'un complot. Le 8 novembre, soulagement quand la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada) refusait au CNRS le droit de publier ledit rapport, épargnant ainsi aux Bogdanoff une possible humiliation supplémentaire.
Mais le mal est fait. Le magazine Marianne confirme la plainte déposée contre eux à ses confrères du Nouvel Observateur : "Les frères Bogdanoff justifient les 1,5 million d'euros par le fait que leur éditeur aurait renoncé à publier leur prochain livre et que France 2 aurait refusé de relancer leur émission Temps X suite à l'article que nous avons publié."
Le précédent ouvrage des frères Bodganoff, Le visage de Dieu, paru cet été, s'était pourtant écoulé à plus de 200 000 exemplaires.
Affaire à suivre...