Intouchables : Le récit sans langue de bois du héros, Philippe Pozzo di Borgo
Publié le 30 novembre 2011 à 21:27
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Philippe Pozzo di Borgo et Abdel Sellou lors de l'avant-première du film Intouchables le 18 octobre 2011 à Paris Philippe Pozzo di Borgo et Abdel Sellou lors de l'avant-première du film Intouchables le 18 octobre 2011 à Paris© Abaca
La bande-annonce du film Intouchables
Philippe Pozzo di Borgo et Abdel Sellou lors de l'avant-première du film Intouchables le 18 octobre 2011 à Paris
La revue Point de vue du 30 novembre 2011
La suite après la publicité
Dix millions de spectateurs en quatre semaines : Intouchables est le phénomène du cinéma français dont l'engouement ne semble plus avoir de limites. Mais que pense celui sans qui rien de tout cela ne serait arrivé ? Philippe Pozzo di Borgo est le véritable tétraplégique qui a inspiré l'histoire du film. En effet, c'est en visionnant un documentaire intitulé A la vie à la mort qui évoquait le cas d'un jeune de banlieue embauché pour s'occuper d'un riche tétraplégique que l'idée d'un film titille les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano. Pour le magazine Point de Vue en kiosques ce 30 novembre 2011, Philippe Pozzo di Borgo offre ses impressions.

Les deux cinéastes, accompagnés de leur producteur Nicolas Duval, avaient décidé d'aller à la rencontre de Philippe Pozzo di Borgo à Essaouira où il réside pour s'entretenir : "Ces trois lascars m'ont fait forte impression. J'ai failli tomber de mon fauteuil roulant vingt fois tant ils me faisaient rire." Avant de voir le documentaire à la télévision, les réalisateurs avaient été touchés par le livre de Pozzo di Borgo, Le Second Souffle. Suivant son instinct et le feeling qu'il a pour le duo de cinéastes, il accepte de se lancer dans l'aventure, sachant qu'il avait refusé deux projets d'adaptation auparavant : "Trop sérieux, trop larmoyants." D'autant plus que quand P. Pozzo di Borgo leur a demandé de faire un geste pour son association (Simon de Cyrène), ils n'ont pas hésité à verser 5% des recettes. Avec les résultats qu'on connaît aujourd'hui, c'est un beau cadeau !

Si Philippe Pozzo di Borgo n'est pas amateur de cinéma, il observe avec plaisir que, lors de la projection, autour de sa femme Khadija, "tout le monde riait et pleurait. C'était bon signe." Il demande alors au producteur de faire une projection au centre de rééducation de Kerpapa en Bretagne où il a passé cinq longues années : "Ils étaient tous gondolés pendant le film. Il n'y en avait que deux qui pleuraient, les réalisateurs."

Pour incarner cet homme, François Cluzet est venu à sa rencontre, et si Omar Sy était d'une énergie folle à "parler pour dix", il l'a regardé sans rien dire : "Il voulait comprendre comment faire passer des émotions sans bouger. Quelque temps plus tard, j'ai reçu une photo du tournage où on le voyait dans son fauteuil. Je me suis mis à pleurer. Il avait tout compris."

Cependant, Intouchables est une vision romancée de ce qu'il a vécu et Philippe Pozzo di Borgo en profite pour préciser les différences entre le film et sa vie, bien qu'il soit tout à fait enthousiaste sur le long métrage : "Abdel [incarné par Omar Sy] était moins civilisé, plus rugueux, plus brut. Surtout, il était très très sexuel." Quant à son propre personnage : "Je tiens tout de même à préciser que je n'étais pas un milliardaire rentier voyageant en jet privé. Même si je suis issu de deux riches familles, les Pozzo di Borgo, amis des tsars et ennemis de Bonaparte, et les Vogüé. A l'époque, j'étais salarié !" Il a bien été victime d'un accident de parapente, alors que sa femme était atteinte d'un cancer et que la société qu'il dirigeait (Pommery) devait licencier du personnel.

Sans langue de bois, il revient sur sa rencontre avec Abdel : "Soyons franc. Ce n'était pas par compassion [qu'il est entré à son service]. Il s'est dit que j'étais un coffre fort. Ce n'est qu'à la mort de ma femme qu'il a changé d'attitude avec moi, qu'il est devenu le 'Driss du film'." "Pendant dix ans, il m'a maintenu en vie," ajoute-t-il. Puis, en 2003, alors que la canicule a failli lui coûter la vie, Abdel l'incite à acheter un demeure à Marrakech. C'est au Maroc qu'il rencontrera sa Khadija, et c'est dans ce pays aussi qu'Abdel trouvera la femme de sa vie : "Notre collaboration s'est arrêtée lorsque nous avons trouvé nos âmes soeurs."

Prochaine étape ? Le remake américain puisque Harvey Weinstein a racheté les droits. "Je me méfie des remakes américains. Pas toujours très bons." A suivre...

Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine Point de vue du 30 novembre.
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