Isabelle Adjani poursuit la promotion soutenue de sa nouvelle oeuvre, Carole Matthieu. Le film, réalisé par Louis-Julien Petit, a été ainsi présenté lors de la 18e édition du Festival de la fiction TV 2016 de La Rochelle le 15 septembre, quelques jours après l'avoir été à Angoulême. L'icône pose avec le jeune cinéaste à qui l'on doit Discount pour défendre une oeuvre ancrée dans une réalité sociale douloureuse. Lunettes noires et chapeau couvrent une partie de son visage, mais le bleu profond de ses yeux perce à travers ses accessoires, pour révéler la comédienne aux cinq César toujours plus magnétique.
Interrogée par le magazine Gala – pour qui elle pose avec son fils Gabriel-Kane – et l'écrivain Alexandre Jardin, Isabelle Adjani était revenue sur la portée de Carole Matthieu : "Ce qui me déboussole, dans le bon sens, c'est que jusqu'à présent, je me sentais dans une impuissance incroyable. Il est vrai qu'on parle beaucoup de l'impact de La Journée de la jupe, et je viens de tourner Carole Matthieu, un film sur la souffrance au travail et le harcèlement moral. Je l'ai présenté à Angoulême et Montréal, et je trouve magnifique de pouvoir mesurer les réactions à un travail authentique, engagé, et quasiment militant que l'on fait en tant qu'artiste. Alors ce diptyque, j'en ferais bien un triptyque en tournant un troisième film social, pour témoigner de ce qu'il se passe en ce moment, des actions d'Alexandre Jardin [avec son association Les Enfants de la Goutte d'or, NDLR] et leurs conséquences sur la société. Dieu merci, le cinéma social en France rattrape son retard sur l'Angleterre. Depuis Costa-Gavras, nous avons Lioret, Dumont, Brizé, Djaïdani, Cantet et bien d'autres..."
Carole Matthieu, qui pourrait manifestement être diffusé à la télévision et au cinéma comme l'a été La Journée de la jupe, suit un médecin du travail dans une entreprise aux techniques managériales écrasantes. Carole Matthieu tente en vain d'alerter sa hiérarchie sur les conséquences de telles pratiques sur les employés. Lorsque l'un d'eux la supplie de l'aider à en finir, Carole réalise qu'il s'agit peut-être là de son seul moyen de forcer les dirigeants à revoir leurs méthodes. Ce récit est adapté du livre de Marin Ledun, Les Visages écrasés.