Après avoir brillé avec un second rôle féminin dans Samba, Izïa Higelin change de registre et se retrouve à l'affiche d'un court métrage événement. Réalisé par Grand Corps Malade et intitulé Le Bout du tunnel, ce film raconte la vie d'un ex-taulard, repenti et aujourd'hui auteur.
En vedette, Laurent Jacqua. Victime d'une agression de skinheads en 1984, l'homme abat un de ses deux agresseurs en se défendant. Pourtant condamné par la justice, il va ruminer son acte en prison où il apprend sa séropositivité dès les premières années de son incarcération. N'ayant plus rien à perdre, il tente plusieurs évasions et se retrouve plusieurs dois à l'isolement. Vingt-cinq ans plus tard, il est libéré. Entre-temps, Laurent Jacqua est devenu un personnage public grâce à sa plume. Il conte ses expériences et tient le premier blog de prisonnier (Vues sur la prison, pour l'Obs). Il est aujourd'hui auteur dans le cinéma.
"Avant, je m'évadais au pistolet, aujourd'hui, je m'évade à l'épistolaire"
En 2013, dans son album Funambule, Grand Corps Malade écrit un texte dédié à Jacqua. Intitulé Le Bout du tunnel, ce morceau de slam bouleversant raconte vingt-cinq années passées derrière les barreaux, la violence carcérale, son combat contre la maladie et comment l'écriture lui a permis de s'évader. "Avant, je m'évadais au pistolet, aujourd'hui, je m'évade à l'épistolaire", peut-on entendre. Aujourd'hui, il porte ce texte à l'écran dans le cadre d'un court métrage avec l'aide de Mehdi Idir dit Minos, réalisateur, entre autres, de clips musicaux et de fictions. Au casting, de grands noms viennent soutenir le projet : Izïa Higelin, Nicolas Duvauchelle, Richard Bohringer ou encore Kyan Khojandi et David Salles.
Ce 14 avril, Izïa Higelin était justement entourée de Laurent Jacqua, Minos et Grand Corps Malade pour défendre le court métrage lors d'une première donnée au Louxor à Paris. Pétillante et radieuse, la jeune comédienne césarisée pour Mauvaise Fille en 2013 pouvait compter sur le soutien de son papa, Jacques Higelin, venu assister à la première. Initialement prévus, Nicolas Duvauchelle, Richard Bohringer et Kyan Khojandi étaient hélas absents.