De retour sur scène après pas loin de 17 ans de silence, Jacques Dutronc ne pouvait pas ne passe produire, au terme de sa tournée estivale, lors de la Fête de l'Huma.
"Je suis pour le communisme
Je suis pour le socialisme
Et pour le capitalisme
Parce que je suis opportuniste
Je n'ai pas peur des profiteurs
Ni même des agitateurs
J'fais confiance aux électeurs
Et j'en profite pour faire mon beurre
(...)
Je suis de tous les partis
Je suis de toutes les parties
Je suis de toutes les cauteries
Je suis le roi des convertis",
chantait en 1968 Dutronc. Alors, la venue de l'opportuniste s'avérait plus que jamais... opportune, en 2010, pour la traditionnelle kermesse du Parti Communiste, qui célébrait ses 80 ans d'existence entre ambiance bon enfant, animations et résistance véhémente au pouvoir en place. Le grand Jacques, à La Courneuve, était la dernière attraction du rendez-vous communiste, qui avait reçu la veille Alain Souchon, éternel désabusé en grande forme. Et, avant de l'accueillir sur scène, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a profité de l'attention de tous pour prononcer son discours de clôture et appeler à une "révolution citoyenne" et à une "guerre pacifique" : "Nous subissons, avec Nicolas Sarkozy, le pouvoir le plus rétrograde, le plus brutal, le plus autoritaire qu'il ait été permis d'imaginer", a-t-il fustigé. "Ce pouvoir est en guerre contre le monde du travail. Et il faut nous, le monde du travail, leur déclarer la guerre, une guerre citoyenne et pacifique."
Il ne restait plus à Dutronc qu'à chanter Merde in France, avant la fin traditionnelle au son de la Marseillaise et l'Internationale.