Jamel Debbouze, en janvier 2011, sur le plateau de Vivement dimanche.© BestImage
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En une dizaine de jours, le nom de Mohamed Merah a fait le tour du monde... Ce terroriste islamiste français a revendiqué les attentats de mars 2012 à Toulouse et Montauban, qui ont coûté la mort à trois militaires français, puis à un professeur d'une école juive et trois enfants, alors qu'ils entraient dans l'enceinte de l'établissement.
Une semaine jour pour jour après l'assaut du Raid au domicile de Merah, qui, à l'issue de 35 heures d'affrontements, s'est achevée par la mort du terroriste, l'acteur et humoriste Jamel Debbouze a décidé de s'exprimer sur cette affaire qui a tenu la France en haleine pendant plusieurs jours.
Originaire de Trappes dans les Yvelines, et parallèlement à la sortie, le 4 avril, de son film Sur la piste du Marsupilami, celui qui s'est souvent fait le défenseur des jeunes de banlieue, notamment en portant leurs messages auprès des hommes politiques, a choisi le site belge LeSoir.be pour ses premières réactions mais aussi ses craintes de voir ce cas isolé devenir une généralité dans la pensée collective.
"C'est terrible, ce qu'on est en train de faire avec cette histoire de Toulouse. Au lieu de dire que Mohamed Merah est un marginal, que son acte est un acte isolé, on lui donne une idéologie qu'il n'avait pas au départ, c'est certain. Je les connais les Mohamed Merah, il y en a plein des Mohamed Merah, mais qui ne deviennent pas des Mohamed Merah. Là, on est en train de mettre dans la tête de jeunes qui ont le potentiel de Mohamed Merah de devenir des Mohamed Merah. Car, d'un coup, ce Mohamed Merah a défié le Raid tout entier", dénonce Jamel Debbouze.
Outre celle que Mohamed Merah puisse devenir une sorte de légende, un pape pour les islamistes en quête d'idole, la crainte de l'acteur est la récupération politique.
"Pour certains imbéciles, il y a une espèce de fierté et ils en font une sorte de héros. C'est là où c'est grave, où c'est dangereux. La récupération est terrible ! Par Marine Le Pen, par exemple. Or, c'est con d'instrumentaliser un truc qui peut avoir des conséquences aussi dramatiques. Ils ne s'en rendent pas compte car ils ne connaissent pas la banlieue, ils ne savent pas dans quel marasme sont ces gens-là qui vivent des frustrations permanentes", poursuit Jamel.
Il en profite pour renouveler son soutien au Parti socialiste et à son candidat, François Hollande.
"Cela fait longtemps que je n'ai plus eu l'occasion de m'exprimer là-dessus. Je suis de gauche. Je vais voter François Hollande. C'est clair et net. Je vois ce qu'on a subi ces dernières années. J'ai vu la France régresser physiquement. Je peux vous donner des exemples précis : les queues devant les poubelles du Prisunic sont de plus en plus longues. J'ai vu des gamins de 20 ans devenir clochards. Pour moi, il fallait avoir un certain âge pour devenir clochard. Aujourd'hui, il n'y a plus d'âge pour être clochard", lance Jamel Debbouze, accusant implicitement le gouvernement de Nicolas Sarkozy d'être à l'origine de cette déroute.
Il ajoute : "Je suis pour le socialisme, pour une certaine idée du partage. Maintenant que j'ai, je suis encore plus conscient du monde. Je suis du côté imposable mais j'ai été du côté non imposable. Je peux vous dire que ça souffre. Or, il y a des moyens concrets d'aider les gens."
Sa prescription pour une France plus ouverte et plus tolérante : "Construisez des immeubles de trois étages avec des petits parcs arborés pas loin du centre-ville et là, vous aurez madame Françoise et monsieur Paul qui cohabiteront avec monsieur Djialo et madame Benmimoun sans avoir peur l'un de l'autre. C'est parce qu'on est séparé qu'on a peur."
Joachim Ohnona
Une semaine jour pour jour après l'assaut du Raid au domicile de Merah, qui, à l'issue de 35 heures d'affrontements, s'est achevée par la mort du terroriste, l'acteur et humoriste Jamel Debbouze a décidé de s'exprimer sur cette affaire qui a tenu la France en haleine pendant plusieurs jours.
Originaire de Trappes dans les Yvelines, et parallèlement à la sortie, le 4 avril, de son film Sur la piste du Marsupilami, celui qui s'est souvent fait le défenseur des jeunes de banlieue, notamment en portant leurs messages auprès des hommes politiques, a choisi le site belge LeSoir.be pour ses premières réactions mais aussi ses craintes de voir ce cas isolé devenir une généralité dans la pensée collective.
"C'est terrible, ce qu'on est en train de faire avec cette histoire de Toulouse. Au lieu de dire que Mohamed Merah est un marginal, que son acte est un acte isolé, on lui donne une idéologie qu'il n'avait pas au départ, c'est certain. Je les connais les Mohamed Merah, il y en a plein des Mohamed Merah, mais qui ne deviennent pas des Mohamed Merah. Là, on est en train de mettre dans la tête de jeunes qui ont le potentiel de Mohamed Merah de devenir des Mohamed Merah. Car, d'un coup, ce Mohamed Merah a défié le Raid tout entier", dénonce Jamel Debbouze.
Outre celle que Mohamed Merah puisse devenir une sorte de légende, un pape pour les islamistes en quête d'idole, la crainte de l'acteur est la récupération politique.
"Pour certains imbéciles, il y a une espèce de fierté et ils en font une sorte de héros. C'est là où c'est grave, où c'est dangereux. La récupération est terrible ! Par Marine Le Pen, par exemple. Or, c'est con d'instrumentaliser un truc qui peut avoir des conséquences aussi dramatiques. Ils ne s'en rendent pas compte car ils ne connaissent pas la banlieue, ils ne savent pas dans quel marasme sont ces gens-là qui vivent des frustrations permanentes", poursuit Jamel.
Il en profite pour renouveler son soutien au Parti socialiste et à son candidat, François Hollande.
"Cela fait longtemps que je n'ai plus eu l'occasion de m'exprimer là-dessus. Je suis de gauche. Je vais voter François Hollande. C'est clair et net. Je vois ce qu'on a subi ces dernières années. J'ai vu la France régresser physiquement. Je peux vous donner des exemples précis : les queues devant les poubelles du Prisunic sont de plus en plus longues. J'ai vu des gamins de 20 ans devenir clochards. Pour moi, il fallait avoir un certain âge pour devenir clochard. Aujourd'hui, il n'y a plus d'âge pour être clochard", lance Jamel Debbouze, accusant implicitement le gouvernement de Nicolas Sarkozy d'être à l'origine de cette déroute.
Il ajoute : "Je suis pour le socialisme, pour une certaine idée du partage. Maintenant que j'ai, je suis encore plus conscient du monde. Je suis du côté imposable mais j'ai été du côté non imposable. Je peux vous dire que ça souffre. Or, il y a des moyens concrets d'aider les gens."
Sa prescription pour une France plus ouverte et plus tolérante : "Construisez des immeubles de trois étages avec des petits parcs arborés pas loin du centre-ville et là, vous aurez madame Françoise et monsieur Paul qui cohabiteront avec monsieur Djialo et madame Benmimoun sans avoir peur l'un de l'autre. C'est parce qu'on est séparé qu'on a peur."
Joachim Ohnona