Il fallait un événement à la signification puissante pour que Jean d'Orléans, dauphin de France, présente son héritier, le petit prince Gaston de France, né en novembre dernier de son union avec Philomena de Tornos y Steinhart, célébrée par Rachida Dati en sa mairie du VIIe arrondissement de Paris puis en la cathédrale de Senlis.
Un des hauts faits de l'histoire de France, quoique lugubre pour les royalistes, lui en a fourni le parfait prétexte : c'est en effet à l'occasion de la commémoration du quatrième centenaire de l'assassinat du roi Henri IV par le fanatique catholique François Ravaillac qu'on a pu faire connaissance dans les bras de son père.
Alors que de nombreuses célébrations sont organisées, notamment en collaboration avec la ville de Chartres (Eure-et-Loir) où fut sacré Henri IV, l'événement réunit chaque année légitimistes et orléanistes, en dépit des querelles dynastiques qui les opposent ancestralement, et le prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou, venu sans son épouse María Margarita Vargas Santaella qui doit être sur le point d'accoucher de jumeaux, posait avec l'heureuse famille, rue de la Ferronnerie, à Paris. Là où l'attentat eut lieu le 14 mai 1610.
Rappelons que deux écoles royalistes s'affrontent en France : les légitimistes, pour qui la transmission de la couronne obéit aux lois fondamentales du royaume - ce qui place les aînés des Capétiens, à savoir les Bourbon d'Espagne, en position d'héritiers : en l'occurrence, Louis de Bourbon -, et les orléanistes, qui, se fondant sur les traités d'Utrecht signés en 1713 en faveur des descendants du régent Philippe d'Orléans pour le trône de France, estiment que Henri d'Orléans, comte de Paris, en est l'héritier légitime. Henri d'Orléans étant le père de Jean d'Orléans, dauphin en raison de l'incapacité de son frère aîné François, handicapé.
Outre les célébrations de la rue de la Ferronnerie, ils ont assisté à une messe donnée en la basilique des rois de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où Henri IV fut enterré le 1er juillet 1610.
G.J.