Roc éclair de Jean-Louis Aubert, porté par le superbe Demain sera parfait , est sorti fin novembre. Cet album, l'ancien chanteur de Téléphone, dont l'hypothétique reformation fait couler beaucoup d'encre, l'a composé différemment. Il s'en explique dans Paris Match et le thème de la filiation ne quitte pas la conversation.
Après avoir accompagné son père dans ses derniers instants (il est décédé d'un cancer du sang), Jean-Louis Aubert a écrit très vite : "Il est parti début novembre 2009. J'ai écrit l'album tout de suite après, dix jours en novembre puis dix jours en février (...) Je n'avais pas l'impression de travailler, au point que je ne me souviens même pas d'avoir écrit certains morceaux. Ça ne m'était jamais arrivé à ce point-là".
Il est parfois douloureux pour un artiste d'écouter son disque une fois sorti. Il y a toujours un détail que l'on voudrait corriger, des choses que soudainement on aurait voulu faire autrement. Ce n'est pas le cas de Roc éclair, où l'émotion l'emporte : "Il m'émeut et il m'émeut encore", confie l'artiste. Sans doute par ce qu'il est le fruit d'une créativité marquée par le décès de nombreux proches : "Au même moment, j'ai perdu mon père mais aussi des amis, Daniel le bassiste, Léo mon guide en Jamaïque, Guillaume Depardieu [en octobre 2008, ndlr], Jacno [en novembre 2009, ndlr], et mon ami Olive qui m'a élevé autant que mon père, mais du côté dark. Tous ces gens-là m'ont fait, c'est leur liberté que je chante. Je suis un passeur."
L'idée de filiation sur Roc éclair s'imprime jusque sur sa pochette, un portrait saisissant d'Aubert réalisé par son propre fils : "C'est la première fois qu'il fait des photos de moi, raconte le chanteur. Arthur a 24 ans. Il a une profondeur que j'aime beaucoup, mais qui est aussi un peu curieuse à cet âge. Cela dit, moi à son âge j'écrivais 'La Bombe humaine' et 'Crache ton venin', c'était curieux aussi (...) Et la manière dont il m'aimait, un peu plus vieux, posé, j'ai bien aimé ça..."
Les vieilles chansons de son répertoire, Jean-Louis Aubert a eu l'occasion de toutes les faire revivre sur scène lors de sa précédente tournée (Un tour sur moi-même, en solo et en acoustique) en 2008. En évoquant dans Paris Match cette tournée, Jean-Louis Aubert dévoile le lien intime qu'il tisse avec son passé : "Je discute beaucoup avec l'adolescent et l'enfant que j'ai été. Ce sont mes ancêtres, donc je leur rends des comptes. Dans Roc éclair, je pense qu'ils parlent beaucoup, d'autant qu'ils sont orphelins."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans Paris Match, en kiosque jeudi. Après le spectacle des Enfoirés fin janvier à Montpellier, Jean-Louis Aubert partira en tournée en avril.