A quelques mois d'entamer, au printemps prochain, une tournée qui sera peut-être aussi marquante que le fut Un tour sur moi-même, Jean-Louis Aubert profitait il y a quelques heures du concert d'Amel Bent pour la rejoindre, le temps d'un duo solaire sur Mon Alter Ego, sur la scène du Zénith de Paris, où il est attendu fin avril 2011.
Dans le sillage de la sortie, fin novembre, de son septième album solo, intitulé Roc Eclair ("c'est un album dans lequel la vie parle fort, vrai et juste. Paroles et musique ? Jean-Louis Aubert ! Guitares, piano, harmonica, basse, batterie, tambourin ? Jean-Louis Aubert !"), et dans la perspective de cette nouvelle tournée, le très discret Jean-Louis Aubert a multiplié les confidences, mais c'est surtout le premier extrait de son nouveau projet qui lui fait la meilleure des publicités : avec Demain sera parfait, ce grand écorché positif, au sens mélodique imparable et aux textes urgents mais pas précipités, livrait un hymne utopiste dans ses motifs et tendrement désuet dans son style musical. La sérénité de la forme, l'inquiétude du fond.
Et si, en découvrant cette ritournelle remarquable, nous y entendions "un son chaudement "dirty" peuplé de bruits de fond, avec parasites et effets de chant autour du feu de camp", ce devait être une vision plutôt prémonitoire du clip qu'Aubert a dévoilé et que vous pouvez visionner ci-dessus : avec l'allure d'un clochard céleste évadé de chez Kerouac (percutant portraitistes de ces beatniks et vagabonds suprêmes) ou peut-être de chez Beckett pour l'atmosphère de fin du monde, Aubert parvient en effet à faire danser, comme son refrain le veut, un groupe de "survivants" sur "les décombres de notre monde".
"Derviche balèze", Jean-Louis Aubert, avec cette invitation à l'oubli et à l'insouciance, loin des bruits du monde, fait mouche, et nous intime de danser sur les cendres avec allégresse. A défaut de pouvoir construire un monde meilleur.