En février 1962, alors qu'il n'était qu'un collégien de 14 ans, Jean-Pierre Foucault a appris la mort de son père, assassiné rue Michelet à Alger de deux balles dans le dos. En 2004, le populaire animateur a tenté d'en savoir plus sur la disparition de son paternel en se rendant sur le lieu du crime. Interrogé par Paris Match, l'homme aujourd'hui âgé de 70 ans a raconté ce voyage organisé quatorze ans plus tôt.
"En 1962, tout le monde tire sur tout le monde en Algérie, mais mon père Marcel ne milite pour personne. Il est venu à Alger pour un problème de comptabilité dans son entreprise d'import-export de fruits et légumes, la Socomex", commence l'animateur de TF1 pour remettre les choses dans leur contexte. Très connu en Algérie "grâce aux paraboles", Jean-Pierre Foucault a donc été reçu avec les honneurs en 2004. Logé chez l'ambassadeur de France, celui qui est venu "enquêter" sur la mort de son père a même pu se déplacer en voiture blindée, entouré de gendarmes, jusqu'à la fameuse rue Michelet où son père s'était écroulé devant le numéro 18. "Je me retrouve face à la magnifique double porte en bois d'un immeuble haussmannien. Je regarde le trottoir en me disant : 'C'est là qu'il est tombé.' L'émotion m'étreint, je me recueille en silence", s'est-il souvenu.
Malheureusement, une fois dans l'immeuble, Jean-Pierre Foucault n'a pu que constater que le temps avait fait son oeuvre et qu'il ne restait plus aucune trace de la Socomex. De plus, aucun habitant, pas même une vieille dame arrivée en 1962, n'a connu Marcel Foucault. "Déception ! Je suis pourtant émerveillé par la gentillesse des Algérois. Le soir, mes hôtes m'invitent à dîner à l'hôtel Saint-Georges, où Marcel descendait quand il venait, et où il a passé sa dernière nuit (...) Dans les registres, pas de trace non plus des clients de février 1962...", a-t-il continué à raconter.
Bredouille, l'animateur a tout de même eu la satisfaction de pouvoir marcher dans les pas de son papa. "Je rentre en France heureux mais un peu déçu de ne toujours pas connaître le fin mot de l'histoire", a-t-il confié avant d'émettre des théories : "Mon père a-t-il été descendu par ses associés qui craignaient de voir mise à jour une comptabilité pas nette ? A-t-il été pris pour un autre ? Je ne le saurai sans doute jamais. Mais ce voyage m'a apaisé."
Un témoignage à retrouver en intégralité dans Paris Match, actuellement en kiosques.