Le diagnostic est tombé le 24 janvier dernier, Jérôme Golmard souffre de la maladie de Charcot (SLA), une affection neurodégénérative gravissime et incurable. Son espérance de vie n'excède pas trois ans, mais l'ancien numéro 1 du tennis Français, qui a représenté nos couleurs en Coupe Davis, croit dur comme fer à sa guérison. Il s'est tourné vers un chirurgien-dentiste allemand qui doit l'opérer pour éradiquer une bactérie qu'il croit être à l'origine de son mal. Une théorie vivement contestée par les spécialistes français de la SLA, mais Jérôme Golmard est "prêt à tout"...
Nos confrères de L'Équipe ont rencontré Jérôme Golmard (41 ans). L'ancien sportif a perdu 8 kilos et l'usage de ses jambes. Il a trouvé refuge à Dijon chez son frère, alors que ses enfants vivent à Aix-en-Provence : "C'est ici [à Dijon] que je me sens bien. Par rapport à mes enfants, je me dois d'être un peu égoïste pendant cette période-là."
S'il est très difficile d'établir l'origine de la maladie de Charcot, Jérôme Golmard a sa petite idée, bien que controversée : "Début juillet [2013], j'ai eu les premiers symptômes. (...) J'ai appelé un ami qui travaille sur les énergies et premier truc qu'il m'a dit, c'est : 'Tu en es où au niveau dentaire ?' Je lui ai dit que je venais de me faire arracher des dents. Il m'a dit de ne pas chercher plus loin." Quand le diagnostic tombe, le tennisman fait ses propres recherches et trouve un médecin allemand. "Il m'a dit qu'il pouvait m'aider. J'ai pris la voiture avec un copain direction Munich et là, il m'a trouvé 14 points infectieux dans la mâchoire." Le docteur Johann Lechner propose au sportif d'éradiquer la bactérie. Quatre opérations très coûteuses sont programmées. Pour les financer, Jérôme Golmard et ses proches ont lancé un appel aux dons sur Internet. La première a eu lieu lundi 1er avril. Quatre points d'infection ont été retirés, Golmard dit se sentir déjà mieux : "C'est la première fois depuis juillet que je ne suis pas en chute libre. Au niveau de mon corps et de mes sensations, c'est impressionnant. Depuis le début, je crois à fond à ce traitement.."
Au mental, comme au tennis
Y croire pour ne pas se laisser abattre, ni par internet ni pas les médecins : "Le bilan de cette maladie est tellement catastrophique qu'on pleure à chaque fois qu'on allume Internet, confie le Dijonnais. J'ai évacué tout de suite ce que les médecins m'ont dit. Quand j'ai envie de pleurer, c'est à cause d'eux." Comme au tennis, il veut s'en sortir au mental, quitte à trouver des solutions "hors des sentiers battus, mais pas avec des charlatans". "Des gens qui ont eu des diagnostics pessimistes et qui s'en sont sortis, ça existe. Moi je suis persuadé que c'est ce qui va m'arriver."
Très entouré, soutenu par la Fédération dont le directeur général Gilbert Ysern qui l'a invité ce week-end au quart de finale de la Coupe Davis remporté par les Bleus, Jérôme Golmard subira une deuxième opération le 6 mai, puis deux autres à six semaines d'écart. "J'espère avoir trouvé la cause, et si ce n'est pas le cas, j'essayerai de trouver d'autres solutions."
Jérôme Golmard, l'interview. Dans L'Équipe, en kiosques ce 8 avril 2014 et sur leur site web.