Quelle soirée en or les Britanniques, dont quelques-uns royaux, ont encore vécue aux Jeux olympiques de Londres, mardi 7 août ! Ce n'est pas vers le stade olympique qu'il fallait tourner le regard, où on retiendra plus le magnifique triomphe pour 2 centièmes de l'Australienne Sally Pearson dans le 100 mètres haies que la victoire écrasante de l'Algérien Taoufik Makhloufi sur 1 500 mètres, exclu puis requalifié, 24 heures après avoir produit un certificat médical arguant d'une blessure pour justifier son retrait précédemment du 800 mètres au bout de quelques décamètres...
Non, c'est plutôt au vélodrome qu'on pouvait sentir toute la ferveur du royaume. Si Kate Middleton n'était cette fois pas présente pour se jeter passionnément dans les bras de son mari le prince William, comme ce fut le cas la semaine dernière lors du triomphe du Team GB en vitesse sur piste par équipes, les princesses Beatrice et Eugenie d'York, avec leur mère Sarah Ferguson, mais aussi le prince Harry, avec son cousin Peter Phillips, et la princesse Anne, mère de ce dernier, ont avec leurs compatriotes offert une ovation délirante à Chris Hoy et Laura Trott, qui ont tous deux glané une seconde médaille d'or dans ces olympiades londoniennes.
A 36 ans, l'Ecossais Chris Hoy est entré un peu plus dans la légende de l'olympisme et du sport britannique en devenant champion olympique du keirin, conservant sa couronne de Pékin et devenant avec sa collection de six médailles d'or à la fois le sportif britannique et le cycliste le plus titré aux Jeux olympiques. Dans les gradins, le prince Harry, qu'on a vu dimanche exulter lors du triomphe de son ami Usain Bolt sur 100 mètres, était à nouveau en transe, hurlant de joie et brandissant ses poings serrés lorsque Chris Hoy a franchi la ligne en tête, résistant héroïquement dans le dernier tour au retour de Max Levy. A quelques mètres d'Harry et Peter Phillips, frère de Zara, Beatrice et Eugenie d'York étaient à l'unisson avec leur mère : la complicité naturelle évidente de la duchesse et de ses filles se lisait au fur et à mesure de l'épreuve, mère et filles se crispant simultanément, les mains sur la bouche, au plus fort du suspense avant de lever victorieusement les bras au ciel d'un même élan et d'applaudir à tout rompre.
Une liesse rendue totale par la victoire de la toute jeune Laura Trott, déjà médaillée d'or en poursuite par équipes et sacrée hier soir championne olympique de l'omnium en individuel. A 20 ans seulement.
Le "double double" sacre de Hoy et Trott a intériné l'incroyable hégémonie britannique dans le cyclisme sur piste (7 médailles d'or, 9 au total !), mais avait également des allures de prometteur passage de témoin entre l'Ecossais de 36 ans dont ce sont les derniers Jeux, et la blondinette de 20 ans dont ce sont les premiers. Très ému sur le podium, le public entonnant à nouveau en choeur God Save the Queen en son honneur, Chris Hoy confiait après sa victoire : "Ce sont mes derniers JO, la dernière course, une épreuve extrêmement ouverte. (...) J'ai vécu tant d'émotions. A l'arrivée, je ne voulais pas regarder à côté de moi si un mec m'avait doublé. Je n'ai pas regardé le résultat. Mais j'ai entendu les hurlements de la foule et je me suis imaginé que c'était pour moi. (sourire). Ce public est incroyable, pas seulement dans la victoire. Après toutes les histoires glauques dans la presse avec l'économie, c'est un petit rayon de soleil pour les gens. (...) L'émotion a jailli comme ça, de nulle part. Je repensais à toutes ces années, aux moments où j'étais blessé, malade. Le public voit le résultat final, le produit mais il ne voit pas le travail. On a fait tout ce qui était possible. On a coché toutes les cases qu'on s'était fixées mais on n'est jamais sûrs à 100 % que cela marche. Ça a marché."