La mort de Johnny Hallyday le 5 décembre dernier a plongé l'Hexagone dans le deuil. L'ambiance, durant ses obsèques émouvantes à la Madeleine, semblait sereine. Pourtant, deux mois plus tard, le pays assiste à une véritable guerre des clans : celui de David Hallyday (51 ans) et Laura Smet (34 ans), les aînés du Taulier, opposé à celui de Laeticia Hallyday, sa dernière épouse avec qui il a adopté deux filles, Jade (13 ans) et Joy (9 ans). En marge de l'aspect purement juridique (le renvoi de l'audience technique prévue ce 15 mars), une guerre médiatique a lieu sous les yeux des Français, dans laquelle les proches de Laeticia regrettent qu'elle ait "le mauvais rôle". Car l'enjeu n'est pas seulement financier, l'affectif tient une part très importante dans l'affaire. Comme le montrent les articles du Parisien et de Libération, les Français se passionnent pour cette histoire familiale assez universelle qui concerne une star qu'ils ont quasiment vue grandir et qui fait partie de leur quotidien depuis soixante ans.
Il faut dire que des icônes telles que Sylvie Vartan, Nathalie Baye ou encore Eddy Mitchell prennent parti pour Laura et David, que l'ont dit "déshérités" par leur père. Dans ces circonstances, difficile pour le frère de Laeticia ou leur grand-mère d'obtenir autant d'empathie de la part de l'opinion publique. Pour autant, la famille Boudou – nom de jeune fille de Laeticia – reste solidaire, épaulée par des personnalités comme Hélène Darroze, Jean-Claude Camus ou encore Alessandra Sublet, Sandra Sisley ou Luana Belmondo.
"On entre maintenant dans la vérité des chiffres, des documents et des faits. Et tout le monde va voir que Laeticia voulait que tout se passe bien et n'a jamais eu d'autres intentions que de protéger l'avenir de ses filles. Toutes les guitares et les motos, ça ne l'intéresse pas", explique un proche de Laeticia au Parisien.
Malgré les informations révélées sur les importantes donations que Johnny a faites à ses aînés de son vivant, l'idée qu'il a "déshérité" ses enfants a marqué l'imaginaire collectif, jouant sur la corde affective. Par ailleurs, David et Laura ont rapidement clarifié les choses à propos de leurs demi-soeurs Jade et Joy, clamant sans relâche qu'ils étaient choqués par les attaques dont elles faisaient l'objet et refusaient que le public s'en prenne à de jeunes enfants.
Deux jours après les obsèques à la Madeleine, à Saint-Barthélemy cette fois, l'enterrement a lieu sans les deux premières femmes de l'idole des jeunes. Et Laura et David font le voyage de leur côté, sans leur belle-mère et sa famille. Mais sur les photos officielles, tout le monde semble uni dans le deuil. Pourtant, le choix d'avoir enterré l'icône à l'autre bout du monde conforte ses innombrables fans dans l'idée qu'on essaie d'éloigner la star de son passé.
La "francitude" de Johnny constitue en effet un aspect important du problème. Johnny Hallyday était certes installé à Los Angeles durant les dernières années de sa vie, mais son immense carrière, c'est à son public francophone qu'il la doit. Qu'il soit soumis, en matière successorale, à une autre loi que la loi française semble aberrant à beaucoup.
Pour autant, Laeticia et ses proches sont loin de s'avouer vaincus...
"Laura a pu acquérir son appartement de 107 m² à Saint-Germain-des-Prés grâce à l'apport de son père qui lui versait également de l'argent tous les mois depuis 2004, explique une source proche de Laeticia au Parisien. De son côté, Libération détaille : "3000 euros pour le remboursement du crédit et 2000 euros pour elle. Quant à David, contrairement à ce que peut dire Sylvie Vartan, Johnny lui a bien donné en 2002 la pleine propriété de la moitié des parts de la propriété Villa Montmorency (Paris 16e)." Une précision importante !
Pilier du Taulier, Laeticia a fait irruption dans sa vie il y a plus de vingt ans, quand elle le rencontre dans la discothèque de son père André Boudou à Miami. Ce dernier fait des affaires avec le chanteur, mais les choses ne se passent pas bien, indique Libération : Johnny l'évince de son entourage, tout en gardant auprès de lui la mère divorcée de sa nouvelle épouse, Fabienne Thibault, le frère Grégory, tombé amoureux de la nounou de Jade et Joy, et surtout la grand-mère Elyette, surnommée "Mamie Rock" par Johnny. "Mais elle n'a évidemment aucun pouvoir", assure-t-on dans le clan Laeticia. L'épouse de l'interprète de Je te promets – qui est celle avec laquelle il est resté le plus longtemps – l'aura aussi aidé à faire ce dont on le disait incapable : gérer sa fortune sans tout dilapider sur un coup de tête. Si bien que la star a tout planifié elle-même de son vivant.
Les jeunes Jade et Joy sont malheureusement au coeur dans cette tempête et les protéger était l'obsession de Johnny Hallyday. Ainsi, "Grégory et Elyette Boudou se sont vu confier par Laeticia et Johnny le mandat de protection future de leurs filles. Si Laeticia décède, ils deviendront les protecteurs légaux de Jade et Joy", indique Le Parisien. Le but n'est pas de donner du pouvoir aux Boudou, mais d'empêcher que les deux petites ne soient broyées par le système.
Enfin, l'album de Johnny qu'on présente comme posthume, ce qu'il n'est pas puisqu'il a été enregistré de son vivant et avec lui, a été livré à Warner avant don décès. Le Taulier avait enregistré ces neuf nouvelles chansons en partie à Los Angeles, comme il l'avait révélé sur les réseaux sociaux, mais le projet avait été terminé en octobre 2017 au studio Guillaume Tell à Suresnes où l'artiste "avait ses habitudes". Par la suite, Laeticia Hallyday a veillé au peaufinage du disque. "Maxim Nucci l'a produit, supervisé et arrangé", dit BFMTV.