Trois ans après avoir quitté le club du Stade phocéen à Marseille, la légende vivante du rugby mondial, Jonah Lomu, va saisir la justice française. Mardi 30 octobre, l'ancien joueur des All Blacks va demander au conseil des prud'hommes de Marseille que son CDD soit requalifié et réclame 500 000 euros d'arriérés au club, en banqueroute financière. Le Néo-Zélandais de 37 ans réclame également près de 550 000 euros à la société luxembourgeoise Compulease SA, qui gérait son image commerciale, une somme comprenant 23 900 euros au titre de la requalification de son contrat, 430 200 de dommages-intérêts, 71 700 de préjudices moral et de l'image et 21 600 de remboursement de frais professionnels.
Une audience aurait initialement dû avoir lieu le 21 mars dernier mais en raison de l'absence de l'une des parties, la société luxembourgeoise Compulease SA, elle avait été renvoyée. Jonah Lomu demande également de l'argent au mandataire du Stade phocéen, placé en liquidation judiciaire en 2011, et au Centre de gestion et d'étude AGS, l'organisme patronal de garantie des salaires.
Il y a trois ans, Jonah Lomu s'était engagé avec le Stade phocéen (qui évoluait à l'époque en Fédérale 1, la troisième division) dans l'optique de découvrir la France et de refouler les terrains de rugby après de très graves problèmes de santé. L'expérience s'avérera malheureusement être un échec sportif et le joueur ne convainc pas : "Le management du club a été très mauvais", expliquait-il cet été au Figaro. Malgré tout, Jonah Lomu et sa famille ont apprécié de vivre en France : "À Marseille, ma famille et moi avons passé de merveilleux moments. Nous nous sommes fait beaucoup d'amis", avait assuré la légende du rugby.
En 1995, Jonah Lomu s'était fait diagnostiquer un syndrome néphrétique (désordre rénal) qui avait beaucoup perturbé la fin de sa carrière. En juillet 2004, cette maladie rare a obligé le colosse a subir une greffe de rein avec courage, il avait même rechaussé les crampons pour quelques piges en Angleterre et à Marseille. En septembre 2011, son état s'était malheureusement aggravé en pleine Coupe du monde dans son pays natal et il avait dû être hospitalisé d'urgence après un début de rejet. Sous dialyse trois fois par semaine, l'ancien allier, père de deux enfants, attend toujours une nouvelle greffe, même s'il avait confié aller "beaucoup mieux" cet été.