Il devait assurer la conférence de presse de l'OM du vendredi après-midi. Mais José Anigo ne s'est pas présenté devant le parterre de journalistes. En cause, des mots violents inscrits sur les murs du centre d'entraînement Robert-Louis-Dreyfus.
"Pk Adri et pas José ? Anigo Mafia." Ce sont les mots, d'une violence psychologique inouïe qui ont été découverts sur les murs du centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille ce vendredi 23 janvier. Des mots qui font explicitement référence au meurtre d'Adrien, le fils de José Anigo, le 5 septembre 2013.
Le jeune père de famille avait été la victime d'un règlement de comptes en pleine journée à Marseille. Depuis des années, les rumeurs les plus folles courent sur les accointances de José Anigo avec le milieu marseillais, et son fils avait été impliqué dans une série de braquages. L'inscription laissée sur le mur fait suite à une période de turbulences pour le club de la cité phocéenne, entre mauvais résultats et ambiance délétère, dont une cinglante défaite (5-4) à domicile en Coupe de France le 21 janvier dernier devant à peine 9 000 supporters.
Dans la foulée, les South Winners de l'OM, un groupe d'ultras du Virage sud, ont publié hier un communiqué violent, dans lequel ils appellent à "humilier ces sous-hommes" que sont les joueurs du club. "Ces joueurs doivent être punis par des humiliations aussi intenses que celles que nous subissons depuis de longues semaines, écrivent-ils dans un communiqué publié sur leur site Internet. (...) Faisons-leur vivre l'enfer dans leur vie de tous les jours. Dans la rue, à la boulangerie, dans les restaurants, en discothèque... Humilions ces sous-hommes !"
Faut-il y voir une relation de cause à effet avec l'inscription laissée sur le mur du centre d'entraînement, anciennement appelé Commanderie ? Difficile de le savoir. Toujours est-il que le club phocéen, actuellement 5e à 18 points du leader parisien, s'est fendu d'un communiqué ce vendredi pour dénoncer les agissements de certains.
"José Anigo connaît les obligations et les règles qui incombent à l'entraîneur de l'Olympique de Marseille. Il les accepte tant que le débat reste centré sur l'aspect sportif de sa mission", rappelle le club dirigé par Margarita Louis-Dreyfus. "Par contre, José Anigo souffre des propos odieux déposés sur un mur d'enceinte du centre Robert-Louis-Dreyfus, ce vendredi matin. Ce n'est pas la personnalité sportive qui est attaquée, mais l'homme. Le père de famille est meurtri et atterré par la violence des mots. En conséquence, touché au plus profond de lui, pour des raisons que chacun comprendra, José Anigo n'est pas en mesure de se présenter en conférence de presse ce midi", poursuit le court message.
Ambiance...