Invitée de C à Vous (France 5 ) à l'occasion de la sortie de son album Refaire danser les fleurs, Julie Zenatti a évoqué le titre Plein phare, dans lequel elle évoque son agression sexuelle alors qu'elle était enfant. En pleine prise de parole des victimes d'inceste, la chanteuse avait révélé que la chanson était autobiographique il y a quelques jours.
"Je me suis faite 'avoir' de façon très bienveillante sur Europe 1 (...) Il m'a posé une question et ça m'a d'ailleurs vraiment étonnée que ça vienne d'un homme. Il m'a demandé si cette petite fille, c'était moi. C'est la première fois qu'on me posait cette question et pour la première fois j'ai répondu oui. Oui je fais partie de ces statistiques. J'ai fait une mauvaise rencontre, très jeune", a déploré Julie Zenatti dans C à Vous, le lundi 22 février 2021.
Fait très rare : Julie Zenatti a eu "beaucoup de chance" selon elle. La chanteuse a donné des détails sur ce qui s'est passé concrètement après cette agression. "Moi j'ai eu la chance d'être reconnue comme victime. La brigade des mineurs avait été incroyable avec moi. Il a été arrêté. Puis mes parents ont été formidables. Malgré tout, j'ai grandi avec une espèce de honte qui vous colle à la peau. Vous savez pas trop d'où ça vient. Et on grandit avec ça. Aujourd'hui avec la libération de la parole, beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi on a besoin d'exposer ça au grand jour. Mais il n'y a rien de pire pour avancer dans la vie que la honte, qui s'immisce dans chaque pore de la peau", développe Julie Zenatti.
Sans preuve de justice et sans condamnation, comment avoir confiance en un monde où on peut subir cela en toute impunité ? Julie Zenatti sait aujourd'hui l'importance d'une décision de justice dans la vie d'une victime. "Malgré toute la chance que j'ai, parce que j'ai une super vie, je me suis construite avec ça. J'ai oublié. J'ai avancé, parce que j'ai été reconnue comme victime. Je n'imagine même pas toutes les femmes qu'on pointe du doigt, on n'hésite pas à mettre en doute la parole des victimes", dénonce-t-elle. Lorsque l'agresseur est célèbre, le récit des victimes est d'autant plus questionné et cela peut provoquer un sentiment d'injustice.
Aujourd'hui, Julie Zenatti est "fière" que cette chanson existe.