Mardi 17 septembre, Gord Downie est mort après une longue bataille contre le cancer. Le rockeur canadien, leader du groupe The Tragically Hip actif depuis 1984, avait 53 ans. C'était un proche de Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, qui n'a pu retenir ses larmes en évoquant face caméra la mémoire de son ami.
Après une attaque cérébrale en 2015, Gord Downie se voit diagnostiquer un glioblastome, une tumeur agressive du cerveau, incurable. Le rockeur et ses compagnons de The Tragically Hip ont refusé de se laisser abattre, repartant en tournée pour une quinzaine de dates avant de donner leur dernier concert à Kingston (Ontario), le 20 août 2016. Un concert auquel Justin Trudeau a assisté, laissant pour l'occasion son costume de leader politique au placard pour porter un T-shirt noir floqué du nom de son groupe préféré.
Après cette date finale, Gord Downie a continué la musique en studio. Son sixième et ultime album solo a été terminé juste avant sa mort : Introduce Yerself, c'est son titre, doit sortir le 27 octobre. Dans un communiqué de presse, le groupe a tenu à lui rendre hommage : "Gord savait que ce jour arriverait, sa réponse a été d'employer ce temps précieux, comme il l'a toujours fait, à faire de la musique, à se faire de nouveaux souvenirs et à exprimer sa gratitude envers sa famille, ses amis et pour cette vie bien vécue."
Mercredi matin, au lendemain de sa mort, Justin Trudeau a fait une courte déclaration officielle à Ottawa où se trouve sa résidence officielle et le Parlement. Devant les caméras, le Premier ministre peine à dissimuler son émotion : "C'était mon ami. Gordon était l'ami de tout le monde. C'est ce qu'il était. Il aimait ce pays, il aimait chaque recoin et l'histoire du Canada. Il va nous inspirer à toujours plus aimer ce pays et à mieux l'aimer. (...) Nous savions que cela arriverait mais nous espérions que ça n'arriverait pas." Une grosse larme roule sur la joue de Justin Trudeau : "Je pensais arriver au bout sans craquer, mais je n'y arrive pas. Ça fait mal."
Dans l'opposition, il se murmure que le Premier ministre jouerait avec l'opinion publique en se montrant vulnérable de la sorte. Une théorie que réfutent de nombreux observateurs. C'est notamment le cas de Bernard Drainville, journaliste et membre du Parti québécois : "J'espère que ceux de l'opposition qui font courir ce bruit ne vont pas s'aventurer à dire cela publiquement, parce qu'ils vont manger avec raison une mornifle [une gifle, ndlr], a-t-il déclaré selon TVA Nouvelles. Il a le droit d'avoir des émotions. On passe notre temps à dire que les politiciens sont loin de nous, qu'on ne se reconnaît pas là-dedans. Et là, on a quelqu'un qui montre ses émotions et qui prouve que, derrière la façade de politicien, il y a un être humain."