C'est en 2009 que Le bal des actrices, film subtil et bouleversant de Maïwenn, révèle Karole Rocher. Au milieu des stars du film, elle explose. Une écorchée vive à grande gueule cette Karole. Actuellement à l'affiche de Polisse, troisième long métrage de Maïwenn, la rebelle à fleur de peau se confie dans les pages de Paris Match en kiosques le jeudi 15 décembre.
Habituée aux flingues à l'écran - notamment dans Braquo, la série d'Olivier Marchal pour Canal + dans laquelle elle joue -, dans la vraie vie, Karole Rocher est la maman de deux filles Barbara et Gina, 15 et 9 ans, et d'un grand bonhomme Tcherno, qu'elle a recueilli et élevé comme son propre fils. Aujourd'hui, il a 25 ans et est devenu styliste de mode et photographe. Si elle de les protége et tente de faire de leur quotidien quelque chose de léger, c'est aussi parce que l'enfance et la jeunesse de l'actrice n'ont pas été ce que l'on peut appeler, faciles.
Si elle a déjà beaucoup parlé de la violence et l'agression qu'elle a connues dans le cadre familial et n'aime pas faire pleurer dans les chaumières, Karole est aujourd'hui devenue une fille "couillue" qui semble n'avoir peur de rien. Ses rôles de flic à grande gueule dans Polisse et Braquo, dans lesquels elle donne la réplique à son meilleur ami Nicolas Duvauchelle, ainsi que les rumeurs d'une potentielle relation avec JoeyStarr n'ont fait qu'amplifier ce sentiment. "Je ne suis rien de tout cela, mais je n'ai pas envie de baisser mon froc non plus", assure-t-elle.
Si elle continue de trimballer avec elle un passé pas vraiment rose plutôt que de tenter d'ouvrir ce lourd bagage chez un psy, elle considère le cinéma comme la meilleure thérapie : "Au cinéma, j'ai le droit d'être 'trop'. Si je n'avais pas trouvé cette voie, j'aurais vécu une existence pourrie."
Mais derrière ce côté rebelle se cache une maman aimante et une femme très ouverte : "Je ne permets pas à mes filles de juger quelqu'un sur sa violence, parce que je sais qu'elle est l'expression d'un mal-être. Ces enfants, comme les autres, ont besoin qu'on les aime. Si je ne tendais pas la main à ce moment-là, je me considèrerais à vie comme une pute."
Son rêve aujourd'hui ? Ouvrir un centre d'accueil pour les gamins maltraités. Si elle pense toujours que chacun de ses rôles sera le dernier, elle est également très terre à terre et ne se laisse pas impressionner par les paillettes du milieu. Elle confie : "Quand on me présente un réalisateur connu, je suis capable de le zapper en dix secondes pour aller rigoler au bar avec une copine." Celle que l'on retrouve dans le clip Jour de sortie de JoeyStarr conclut ainsi cette interview : "Je ne m'aime pas, c'est clair. Il faut que j'arrive à me faire confiance."
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Karole Rocher dans Paris Match, en kiosques lundi 15 décembre 2011.
Chloé Breen