"Pas étonnant que personne ne m'aime : je suis si répugnante." Sans surprise, cette déclaration, cette auto-flagellation, est signée Sarah Ferguson. Et ce n'est qu'un aperçu des complaintes qu'elle a répandues ces derniers temps en guise de promotion de ses mémoires outre-Atlantique...
La duchesse d'York, qui a passé des années, depuis son divorce en 1996 d'avec le prince Andrew (fils de la reine Elizabeth II), à accumuler les motifs d'opprobre, de banqueroutes en scandales moraux, affichait une mine rayonnante à Londres mercredi soir, à la sortie du restaurant Cipriani, où elle venait de dîner avec sa fille cadette, la princesse Eugenie.
Curieusement, Eugenie d'York, 21 ans, tentait de dissimuler son visage aux objectifs des paparazzi. La demoiselle, qui a fait sensation le mois dernier lors du rassemblement d'Ascot, quelques jours après avoir révélé qu'elle avait subi étant jeune une lourde opération pour corriger sa scoliose, avait-elle donc quelque chose à cacher ? Un bout de salade coincé entre les dents ? Un coup de rasoir ou un bouton malencontreux ? Il devait bien y avoir quelque chose puisque, habituée à la présence des paparazzi (qu'elle soit en solo, avec sa soeur Beatrice ou avec son boyfriend Jack Brooksbank), on ne la voit jamais se dérober ainsi... Mais elle avait le sourire, et sa mère semblait elle aussi de fort bonne humeur.
Car à l'inverse, sa mère Fergie, elle, n'a plus rien à cacher. C'est d'ailleurs bien là-dessus que la duchesse compte pour se refaire une santé. Sarah Ferguson vient en effet de rentrer des Etats-Unis, où elle effectuait la promotion de ses mémoires, Finding Sarah: A Duchess's Journey to Find Herself, et du programme de télé réalité biographique éponyme diffusé en six épisodes par Oprah Winfrey et sa nouvelle chaîne, OWN. Un jeu à quitte ou double : à la fin des années 1990, après son divorce et dans la panade, cette spécialiste de la banqueroute et des mauvais choix était parvenu à solder son passif de 5 millions d'euros grâce à son contrat avec Weight Watchers et son autobiographie, écumant les plateaux télé avec la bénédiction de la papesse Oprah.
La série adaptée de son récit, la suit alors que le conte de fées de "la princesse mariée à un prince charmant" est révolu : divorcée, avec deux filles, des dettes, des dépressions. "J'ai adoré tourné cette docu-série, mais je déteste me voir. En fait, j'en suis arrivée au point où me retourner pour regarder cette femme brisée m'inspire de la pitié", dit-elle du show. Au psychologue des stars Phil McGraw, elle confiera bien des souffrances : ses larmes, en train de se dévaloriser ou de raxonter comment sa mère la battait étant enfant en l'accusant de porter la marque du diable, étaient au coeur de son processus de rédemption. La duchesse s'est à nouveau abîmée dans la boue des scandales ces deux dernières années, convaincue de corruption lorsqu'elle fut piégée par un journaliste d'un tabloïd se faisant passer pour un magnat négociant un accès à son ex-époux le duc d'Andrew (très décrié ambassadeur extérieur du commerce britannique), et humiliée lorsque les relations de celui-ci avec un milliardaire pédophile, Jeffrey Epstein, émergèrent et rejaillirent sur elle.
Fergie rapporte tout de même des Etats-Unis un échec : elle doit digérer le refus des maisons d'édition de publier son livre pour enfants de 32 pages, The Little Pear Tree, contant l'histoire d'un arbre qui a survécu aux attentats du 11 septembre. Vouloir faire du beurre et des bons sentiments sur l'événement le plus traumatisant de l'histoire de l'Amérique moderne n'était pas vraiment bien senti, et l'ouvrage a été retoqué par trois maisons d'édition. Son futur s'écrit désormais sur Internet, sous forme d'e-book, et les (éventuels) bénéfices seront reversés à une bonne oeuvre.