Mais enfermez-le ! C'est peut-être bien, d'ailleurs, ce que souhaiterait une partie de son entourage et de la classe politique belge, puisqu'il est définitivement incontrôlable...
Sous le coup d'une mise au ban disciplinaire depuis plusieurs mois, qui a trouvé son paroxysme dans sa privation de Fête nationale le 21 juillet, le prince Laurent de Belgique ne fait rien pour se racheter une conduite, ni même pour laisser l'opprobre se tasser avant d'en remettre une couche.
A son loupé au mariage du prince Albert et de la princesse Charlene de Monaco, le 2 juillet, il avait une explication. Ou plutôt, son épouse dévouée, la princesse Claire, s'est chargée de monter au créneau pour défendre son honneur après qu'il s'est pris les pieds dans le tapis rouge et a lourdement chuté : "C'est simplement à cause d'une voiture qui est passée pas loin de lui et a roulé sur une planche. Cela a provoqué un effet contrepoids qui a fait chuter mon mari." Soit.
Mais va-t-elle parvenir à justifier (alors qu'elle-même était absente) le comportement de son époux au récent mariage du prince Georg Friedrich de Prusse et de la princesse Sophie, célébré religieusement à Potsdam et fêté dans les jardins du palais Sanssouci à Brandebourg ? Car là, les chefs d'accusation sont plus corsés, tels que les étale le site RTL.be : la veille de la noce, pour la soirée organisée à l'opéra et réunissant 1 300 convives, le benjamin des enfants du roi Albert II s'est fait remarquer en arrivant avec 32 minutes de retard, après avoir traversé avec sa Porsche une zone piétonne pour finalement se garer sur un emplacement réservé aux handicapés ; et, le jour même du mariage, il a refusé de poser pour la photo officielle. Pas vraiment conforme aux engagements consignés dans sa lettre distribuée il y a quelques semaines par le Premier ministre sortant Yves Leterme, chef du gouvernement provisoire, qui stipulait, après l'épisode congolais : "Conformément à mon devoir de réserve, de retenue et de neutralité, en tant que membre de la famille royale belge, je m'engage naturellement à m'abstenir de toute action qui puisse enclencher des polémiques, constituer des attaques personnelles ou porter atteinte aux valeurs de l'institution." Encore raté !
Voilà qui fait, une fois encore, vraiment désordre et s'ajoute au passif de plus en plus chargé du prince de 47 ans : déjà affublé d'une batterie de casseroles (infractions routières, soupçons de corruption et de fraude, et autres esclandres en avion), il avait franchi un point de non-retour en mars 2011 en se déplaçant en République démocratique du Congo contre la volonté du gouvernement et de la famille royale. Une audace très déplacée, la Belgique se refusant autant que possible à intervenir dans les affaires politiques de son ancienne colonie, avec laquelle les rapports sont sensibles, qui avait valu au prince Laurent de voir son agenda d'obligations considérablement allégé. La grogne de la classe politique et les différentes affaires avaient finalement incité le roi Albert II à punir son fils en l'excluant des célébrations de la Fête Nationale, pour lesquelles la famille royale se rassemble usuellement, le 21 juillet (quelques jours après que des rumeurs de maltraitance de son personnel de la Villa Clémentine avaient surgi). Du coup, c'est en dansant au milieu de la foule et en embrassant tendrement son épouse devant tous, en compagnie de leurs trois enfants, que le prince Laurent s'était exposé de son côté ce jour-là. Depuis, on l'avait notamment revu, plus sage, pour l'avant-première des Schtroumpfs au Kinépolis de Bruxelles fin juillet.