Un mois après la mort du légendaire David Bowie (10 janvier 2016), les Grammy Awards 2016 ont rendu hommage à l'immense musicien, chanteur, auteur-compositeur-interprète, producteur, peintre et acteur britannique. Qui mieux que Lady Gaga, son alter ego au féminin, pour tenter de lui rendre la pareille, le temps d'un show de six minutes qui a tenté de résumer l'imposante carrière du Londonien ?
Point d'orgue de la soirée, la performance de Lady Gaga a vu la chanteuse américaine donner dans le spectacle avec un sens du mimétisme excessif – mais quelque part à l'image de la grandiloquence de son modèle. Métamorphosée en Bowie, la star - qui posait sur le tapis rouge dans une sublime robe bowi-esque créée par Marc Jacobs - a revisité la discographie de cet artiste majeur dans une ambiance à la fois rétro, glam et... spatiale. Pour David Bowie, alias "l'homme qui venait d'ailleurs", c'est plus qu'une symbolique. Cela relève de l'évidence.
Sur la scène du Staples Center, Lady Gaga a fait voyager le public et une multitude de personnalités du monde de la musique (Adele , Florence Welch, Bruno Mars, Lionel Richie...). Le show a commencé par son visage en plein écran qui, par la magie des effets spéciaux, voyait son maquillage lentement devenir celui d'Aladdin Sane avant qu'une araignée ne vienne se promener sur son visage. Le tout sur la sublime Space Oddity pour un clin d'oeil appuyé à l'album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and Spiders from Mars, l'un des plus marquants de l'histoire de la musique. S'ensuivront Changes, avec l'apparition sur scène de la chanteuse aux cheveux oranges, enroulée dans une manteau blanc, puis l'inévitable Ziggy Stardust, qui lui a inspiré un tatouage qu'elle vient de faire réaliser, et Suffragette City, où l'excentrique interprète de Born This Way et Bad Romance a tenté d'en découdre avec un piano robotisé.
L'énergie pop de Rebel Rebel ou la maestria visionnaire de Fashion ont également été au menu de cette performance où Gaga l'androgyne n'a pas lésiné sur les pas de danse frénétiques, notamment sur Fame. C'est ensuite la célèbre basse d'Under Pressure (un duo avec Queen, hélas oublié dans cette performance) qui introduit le tube Let's Dance, où Gaga a affiché sa complicité avec Nile Rodgers. Une guitare grinçante et l'heure du final sonnait déjà avec le classique Heroes, conclu par une salle debout pour une standing ovation nourrie.
Côté palmarès, la 58e cérémonie des Grammy's a consacré la musique urbaine avec les triomphes de Kendrick Lamar (5 prix) et de The Weeknd (2), devant Taylor Swift – qui a remporté le prix majeur de l'album de l'année avec 1989 – et Ed Sheeran. En revanche, l'alliance Swift/Lamar sur Bad Blood n'aura pas eu raison du tube Uptown Funk de Mark Ronson et Bruno Mars. Côté rock, Muse (album de l'année avec Drones) et Alabama Shakes (album alternatif, chanson rock et performance rock) se sont distingués.