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Egérie de Dolce & Gabbana, sublime en sous-vêtements pour H&M et parfaite sur toutes les couvertures de magazines, Laetitia Casta est plus que jamais une star de la mode, top model dès les années 1990 et qui aujourd'hui est toujours autant courtisée. Pourtant, si elle est une figure de cet univers, cette maman de trois enfants s'est imposée à force de détermination et de passion dans un autre domaine, le cinéma. Celle que l'on a récemment vue dans Do Not Disturb. La comédienne raconte comme elle a réussi à entrer dans le Septième Art pour le magazine Numéro.
"Le cinéma aurait dû arriver beaucoup plus tôt. Des réalisateurs très intéressants sont venus à moi dès le départ, sauf qu'à l'époque, je n'en ai pas eu connaissance. Cela n'arrangeait personne. J'étais en plein boom, donc on ne m'en parlait pas. A 19 ans, j'ai finalement tourné dans Astérix et Obélix contre César [elle jouait Falbala]. Un non-choix. Une expérience révélatrice. Puis, il y a eu le téléfilm La Bicyclette bleue. Un vrai choix. A l'époque, la télévision était mal considérée, mais je me retrouvais dans ce personnage." Comme cette héroïne, une résistante, Laetitia Casta a résisté à l'image de poupée qu'on voulait lui coller quand elle était mannequin.
La mode, elle ne la reniera jamais mais porte un regard critique sur ce monde, rendant hommage à ceux qui ont su révéler le meilleur d'elle, Jean-Paul Gaultier ou encore Yves Saint Laurent. Souriante sur les podiums alors que toutes les filles faisaient des "têtes d'enterrement", mince mais jamais maigre, Laetitia Casta ne rentrait pas dans les codes : "Dans la mode, on ne m'a jamais fait sentir comme un vrai mannequin." Mais le cinéma a eu du mal à la considérer comme une véritable actrice, de quoi renforcer ses envies. Vint le cinéaste franco-chilien Raoul Ruiz, décédé en 2011, qui l'a choisie pour Les Ames fortes (2001) : "Ce rôle-là, personne ne voulait le jouer. Une femme qui se venge, avec des pulsions plutôt masculines. Je suis allée voir le réalisateur au Portugal et je lui ai donné quatre raisons qui me poussaient à vouloir faire le film. Il m'a dit 'bingo', instantanément."
Laetitia Casta s'est lancée dans le cinéma, alors que tous lui disaient qu'il ne valait mieux pas s'éloigner des défilés, notamment pour des questions financières : "Heureusement, ce qui m'a sauvée, c'est que je n'ai jamais fait de la mode pour l'argent. Jamais, jamais, jamais." A présent, elle ne veut plus être "à moitié actrice" : "Je peux vous le dire, dans chaque cellule de mon corps, je suis à cent pour cent une actrice..." Du cinéma oui, mais pas n'importe lequel. Hollywood mais aussi la France lui ont proposé des rôles de "beautiful girl" pour valoriser l'acteur principal. Elle a refusé et à présent, on la découvre dans le thriller Arbitrage avec Richard Gere, maîtresse de son personnage mais loin d'être anecdotique : "Plus les personnages sont fêlés, plus ça m'intéresse."
D'ailleurs, être normale, non merci dira la comédienne : "Aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi on exige un retour à la normalité, on a envie que vous soyez très accessible, il faut dire les bons mots, les bonnes phrases, en politique ou ailleurs. Qu'est-ce que c'est emmerdant ! Les gens qui m'ont fait rêver avaient de la poigne et des personnalités très fortes." Pareil pour la "branchitude" : "Le casting du moment, j'ai déjà fait, on ne peut pas m'avoir là-dessus. Je suis indifférente au buzz. [...] Là, je n'ai pas tourné depuis un an. Il faut refuser les projets qui ne vous poussent pas assez loin."
Aller plus loin, elle l'a fait pour Une histoire d'amour, le film d'Hélène Fillières, inspiré de l'affaire du banquier Edouard Stern et son assassinat par sa maîtresse lors d'un jeu érotique sado-masochiste : "Ça a été le film le plus difficile à tourner de ma carrière. [...] Et puis ce film m'a aidée à comprendre que tomber dans la décadence peut arriver à tout le monde. [...] Quand il a fallu gifler violemment Benoît [Poelvoorde], j'ai compris qu'il s'agissait d'un acte d'amour."
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Numéro décembre 2012 - janvier 2013
"Le cinéma aurait dû arriver beaucoup plus tôt. Des réalisateurs très intéressants sont venus à moi dès le départ, sauf qu'à l'époque, je n'en ai pas eu connaissance. Cela n'arrangeait personne. J'étais en plein boom, donc on ne m'en parlait pas. A 19 ans, j'ai finalement tourné dans Astérix et Obélix contre César [elle jouait Falbala]. Un non-choix. Une expérience révélatrice. Puis, il y a eu le téléfilm La Bicyclette bleue. Un vrai choix. A l'époque, la télévision était mal considérée, mais je me retrouvais dans ce personnage." Comme cette héroïne, une résistante, Laetitia Casta a résisté à l'image de poupée qu'on voulait lui coller quand elle était mannequin.
La mode, elle ne la reniera jamais mais porte un regard critique sur ce monde, rendant hommage à ceux qui ont su révéler le meilleur d'elle, Jean-Paul Gaultier ou encore Yves Saint Laurent. Souriante sur les podiums alors que toutes les filles faisaient des "têtes d'enterrement", mince mais jamais maigre, Laetitia Casta ne rentrait pas dans les codes : "Dans la mode, on ne m'a jamais fait sentir comme un vrai mannequin." Mais le cinéma a eu du mal à la considérer comme une véritable actrice, de quoi renforcer ses envies. Vint le cinéaste franco-chilien Raoul Ruiz, décédé en 2011, qui l'a choisie pour Les Ames fortes (2001) : "Ce rôle-là, personne ne voulait le jouer. Une femme qui se venge, avec des pulsions plutôt masculines. Je suis allée voir le réalisateur au Portugal et je lui ai donné quatre raisons qui me poussaient à vouloir faire le film. Il m'a dit 'bingo', instantanément."
Laetitia Casta s'est lancée dans le cinéma, alors que tous lui disaient qu'il ne valait mieux pas s'éloigner des défilés, notamment pour des questions financières : "Heureusement, ce qui m'a sauvée, c'est que je n'ai jamais fait de la mode pour l'argent. Jamais, jamais, jamais." A présent, elle ne veut plus être "à moitié actrice" : "Je peux vous le dire, dans chaque cellule de mon corps, je suis à cent pour cent une actrice..." Du cinéma oui, mais pas n'importe lequel. Hollywood mais aussi la France lui ont proposé des rôles de "beautiful girl" pour valoriser l'acteur principal. Elle a refusé et à présent, on la découvre dans le thriller Arbitrage avec Richard Gere, maîtresse de son personnage mais loin d'être anecdotique : "Plus les personnages sont fêlés, plus ça m'intéresse."
D'ailleurs, être normale, non merci dira la comédienne : "Aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi on exige un retour à la normalité, on a envie que vous soyez très accessible, il faut dire les bons mots, les bonnes phrases, en politique ou ailleurs. Qu'est-ce que c'est emmerdant ! Les gens qui m'ont fait rêver avaient de la poigne et des personnalités très fortes." Pareil pour la "branchitude" : "Le casting du moment, j'ai déjà fait, on ne peut pas m'avoir là-dessus. Je suis indifférente au buzz. [...] Là, je n'ai pas tourné depuis un an. Il faut refuser les projets qui ne vous poussent pas assez loin."
Aller plus loin, elle l'a fait pour Une histoire d'amour, le film d'Hélène Fillières, inspiré de l'affaire du banquier Edouard Stern et son assassinat par sa maîtresse lors d'un jeu érotique sado-masochiste : "Ça a été le film le plus difficile à tourner de ma carrière. [...] Et puis ce film m'a aidée à comprendre que tomber dans la décadence peut arriver à tout le monde. [...] Quand il a fallu gifler violemment Benoît [Poelvoorde], j'ai compris qu'il s'agissait d'un acte d'amour."
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Numéro décembre 2012 - janvier 2013