Lance Armstrong a avoué. Il a avoué s'être dopé des années durant grâce à "un système mafieux" des plus sophistiqués mis à jour par l'agence américaine anti-dopage. Face à Oprah Winfrey, le Texan a reconnu tout ce qu'il niait depuis des années, évoquant "un mensonge", quitte à se rendre ridicule...
Et ridicule, Lance Armstrong risque de l'être encore quelque temps, lui qui n'hésitait pas à provoquer ses accusateurs il y a quelques semaines encore, posant au milieu de ses maillots jaunes alors qu'il était au coeur de la tourmente. En 2001, il tournait en effet un spot publicitaire pour la célèbre marque à la virgule, Nike, qui en avait fait son poulain. Ses victoires sur le Tour en avaient fait un champion extrêmement populaire, lui permettant d'accumuler les contrats de sponsoring et d'amasser une petite fortune de 96 millions de dollars qui pourrait aujourd'hui disparaître.
Dans cette vidéo, on voit Lance Armstrong se soumettre à un contrôle anti-dopage sous le crépitement des flashs entre plusieurs sessions d'entraînements sur route et en soufflerie, sa voix rauque expliquant que son succès, il ne le doit qu'à son courage, son abnégation et six heures quotidiennes passées sur un vélo... Ironique, après ses déclarations où il reconnaît avoir carburé à l'EPO, à la testostérone et aux transfusions sanguines.
A l'époque, Nike avait misé sur l'image hollywoodienne du champion, revenu d'un cancer des testicules et vainqueur de plusieurs Tour de France. Les paroles prononcées par Lance Armstrong dans le clip prennent aujourd'hui une dimension différente d'alors. "C'est mon corps, et je peux en faire ce que je veux", explique-t-il ainsi en début de clip, alors que des prélèvements sanguins sont effectués sur sa personne et qu'il passe des tests d'effort sous l'oeil attentif de médecins. Puis il poursuit : "Tout le monde veut savoir ce que je prends. Ce que je prends ? 6 heures de vélo par jour où je me bouge. Et vous, vous prenez quoi ?"
Aujourd'hui, Nike a rompu son contrat avec l'athlète après lui avoir apporté un soutien sans faille. Mais devant les preuves qui se sont multipliées, le géant américain avait lâché sa star à qui il reversait pas moins de 5,8 millions d'euros par an en primes et bonus. Avec le souvenir amer d'une publicité aujourd'hui plus d'actualité que jamais...