Rien de tel qu'une sainte occasion pour vous rabibocher une famille en déliquescence. Rassemblée pour la première communion des princes Aymeric et Nicolas, les fils jumeaux âgés de 8 ans du prince Laurent et de la princesse Claire, célébrée jeudi 29 mai 2014, la famille royale de Belgique a ménagé toutes les apparences d'un clan uni, soudé, heureux en un mot. Pourtant...
Oh, happy day !
Oubliées, les inquiétudes nées de l'hospitalisation - frappée du sceau du secret - de Laurent de Belgique en raison d'une sévère pneumonie, grave au point qu'il passe par la case coma ; oublié, le malaise suscité par le communiqué étrange de la reine Paola, "soucieuse" de de voir son "enfant le plus vulnérable" trouver un "avenir épanouissant et valorisant" ; oubliée, la réponse cinglante ("A 50 ans, je n'ai plus besoin de mes parents") du principal intéressé ; oubliée, l'encombrante affaire Pardoen et la tension électrique entre l'ancien roi, Albert II, et son fils aîné et successeur, le roi Philippe... En ce Jeudi de l'Ascension 2014, tout le monde était là, tout le monde affichait un beau sourire de circonstance - le tout sur fond de nouveau remue-ménage politique, le souverain ayant accepté cette semaine la démission du gouvernement (si durement acquis !) d'Elio Di Rupo suite à la victoire des nationalistes flamands en Flandre aux élections législatives.
Symbole de cette journée placée sous le signe de l'espoir et cheville ouvrière de la réconciliation, la princesse Claire de Belgique, qui, avec l'aide de sa belle-soeur Astrid (retenue par d'autres obligations), ferait beaucoup en coulisse pour empêcher la famille royale d'exploser, était au four et au moulin : resplendissante dans une robe menthe et tout sourire, l'épouse du prince Laurent naviguait entre ses enfants (outre les jumeaux Aymeric et Nicolas, la princesse Louise, 10 ans) et les invités à accueillir, comme la princesse Lea de Belgique, veuve du prince Alexander, ou le prince Charles et la princesse Camilla de Bourbon-Siciles, venus avec leurs filles les princesses Maria-Carolina (dont le prince Laurent est le parrain) et Maria-Chiara. Des arrivées qui se sont faites sous haute surveillance, un important dispositif policier ayant été déployé aux abords de l'église Sainte-Catherine de Bonlez, dans la commune de Chaumont-Gistoux (Brabant wallon), où avait lieu la célébration. La presse n'avait pas accès à l'intérieur de l'édifice religieux, où les deux jeunes princes ont communié après 11h30.
En l'absence de la reine Mathilde, retenue par d'autres obligations au même titre que la princesse Astrid, le roi Philippe était venu avec leurs quatre enfants, vus récemment en supporters de leur papa lors de sa participation aux 20 km de Bruxelles. Le roi Albert et la reine Paola étaient là aussi, souriants, ne laissant rien paraître des conflits internes qui déchireraient la Maison royale : dernièrement, les médias d'Outre-Quiévrain rapportaient que Vincent Pardoen, bras droit du roi Albert qui avait été viré par le roi Philippe après la publication du communiqué ambigu concernant le prince Laurent, serait toujours officieusement au service de l'ancien souverain, en qualité de "conseiller personnel". De quoi remettre de l'huile sur le feu.
Laurent de Belgique amaigri mais regonflé !
La célébration religieuse a été conduite par le père Willy Gettemans, assisté par le père Guy Gilbert, le fameux "curé des loubards", proche ami de la famille. C'est d'ailleurs lui qui avait donné les premières nouvelles du prince Laurent, pendant son hospitalisation aux Cliniques universitaires Saint-Luc, au moment de son coma artificiel. Après une longue convalescence à la Villa Clémentine, celui-ci semble avoir repris du poil de la bête, même si les effets combinés du régime qu'il avait entamé en début d'année et de la perte de poids liée à son épisode hospitalier étaient bien visibles jeudi.
Et Laurent de Belgique devrait également connaître un regain d'importance en tant que représentant de la monarchie : il vient d'accepter une mission d'ambassadeur spécial pour la FAO, l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. L'annonce officielle faite par le palais est venue confirmer l'information qui avait surgi en réponse aux inquiétudes exprimées par la reine Paola, désireuse de voir son fils cadet jouer un véritable rôle dans la monarchie de son frère. Acteur notoire de la protection de l'environnement (et des animaux), le prince Laurent pourrait accomplir sa première mission en se rendant à Rome le 23 juin pour un congrès de quatre jours.