Plébiscitée en terrain connu et conquis d'avance la semaine dernière à Oviedo, Letizia d'Espagne se mesurait lundi 27 octobre 2014 à un challenge d'une autre dimension. Internationale. Pour la première fois depuis l'intronisation de son époux le roi Felipe VI le 19 juin dernier, elle effectuait en Autriche un déplacement à l'étranger en tant que reine et en solitaire.
La mission relevait plus de la visite éclair que du séjour officiel, mais il fallait assurer : chaudement applaudie les jeudi et vendredi précédents dans le cadre des prix Prince des Asturies, sous le regard fier de sa maman, puis le samedi à l'occasion d'une visite dans le village exemplaire de Boal où, toute reine soit-elle, elle n'a pas hésité à faire la lessive, la reine Letizia était attendue à Vienne tout spécialement pour l'inauguration d'une exposition consacrée au peintre Diego Velazquez.
Accueillie dans la capitale autrichienne par le président de la République Heinz Fischer et sa femme Margit, qui lui ont souhaité la bienvenue au palais impérial Hofburg un an après avoir eu le plaisir de sa compagnie lors de leur venue à Madrid, Letizia a commencé sa visite dans un tailleur en tweed. Mais après le déjeuner et la découvert d'un programme social en faveur des jeunes en compagnie de la première dame autrichienne, la fashionista Letizia arborait pour le coeur de sa visite un de ces looks rock qu'elle affectionne : laissant les robes somptueuses de Felipe Varela, qu'elle réserve aux galas, et les ensembles Hugo Boss qu'elle affectionne pour les réunions de travail ou les rencontres à l'extérieur, la visiteuse espagnole a su séduire au premier coup d'oeil, vêtue d'une robe en cuir bordeaux (Hugo Boss) et d'une veste noire.
Après l'image, le son : au Kunsthistorisches Museum - le Musée des Beaux-Arts - pour sa mission du jour, c'est dans un allemand plus que décent que la reine d'Espagne a entamé son discours de circonstance (à 1mn20 dans la vidéo disponible dans notre player), lisant deux phrases dans la langue de Goethe pour exprimer sa gratitude pour l'invitation et l'accueil qui lui ont été faits pour cette importante exposition. Puis, marquant une pause, elle reprend en anglais et en riant, s'excusant, peinant à retrouver son souffle, de ne pouvoir poursuivre en allemand !
Bientôt un an après avoir pris la pose en famille, avec Felipe et leurs filles Leonor et Sofia, devant une toile fameuse - L'Infanta Margarita (1654) - du maître espagnol du XVIIe siècle pour la carte de voeux annuelle, Letizia d'Espagne retrouvait Velazquez, qui fut le portraitiste officiel du roi (Felipe IV) en son temps. Au fil de sa visite intégrale de ce qui a été qualifié d'"exposition du siècle" consacrée à Velazquez, elle a pu contempler en compagnie du couple présidentiel et de la commissaire Sylvia Ferino certains chefs-d'oeuvre, tels La Vénus au miroir ou La Forge de Vulcain. Pendant ce temps-là, le roi Felipe VI recevait au palais du Pardo des écoliers lauréats d'un concours baptisé "Qu'est-ce qu'un roi pour vous ?".
A noter que le premier acte officiel de Letizia en tant que reine s'était déjà fait dans le champ de l'art, et même de la peinture : le 23 juin dernier, quatre jours après le couronnement de son époux, elle se rendait au Musée du Prado, à Madrid, pour une exposition dédiée à El Greco. Et en octobre 2013, elle y avait accompagné Heinz et Margit Fischer, déjà, pour une expo Velazquez.