Si la couronne d'Espagne se doit cette année encore de se serrer la ceinture autant que possible, en écho à l'austérité imposée au pays, et devrait s'efforcer en 2014 de rogner sur les coûts superflus, elle ne saurait faire l'impasse sur certains rendez-vous protocolaires. A ce titre, la réception organisée mercredi 5 février 2014 au palais de la Zarzuela, à Madrid, était incontournable.
Au palais royal, le roi Juan Carlos Ier et son épouse la reine Sofia d'Espagne présidaient, assistés du prince Felipe et de la princesse Letizia, la traditionnelle réception en l'honneur du corps diplomatique, grand-messe du début d'année des relations internationales. Gage de l'importance de cette occasion solennelle, le couple royal et le couple princier étaient excessivement élégants, le monarque et son héritier portant la queue-de-pie tandis que leurs épouses arboraient des robes longues. Au lendemain de sa participation très sobre à la Journée mondiale de la lutte contre le cancer, la princesse des Asturies était somptueuse dans une robe bleu acier soulignant jusqu'au sol sa silhouette mince.
En présence notamment du Premier ministre Mariano Rajoy et du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération José Manuel Garcia-Margallo, le souverain ibérique, qui fêtait en janvier son 76e anniversaire dans un climat délétère en raison du scandale Noos et sur fond de cote de popularité en flagrante érosion, a mis l'accent dans son discours sur les principaux foyers d'instabilité dans le monde (Ukraine, Centrafrique, Soudan, Thaïlande) pour valoriser le talent de l'Espagne à "trouver des solutions politiques aux conflits, basées sur le dialogue, le consensus et le respect du droit international". "La paix et le développement sont les deux faces d'une même médaille, a-t-il souligné. Il ne peut y avoir de développement sans paix, il ne peut y avoir de paix sans développement." Une mise en exergue idéalement pensée pour appuyer la candidature du pays à l'adhésion au Conseil de Sécurité des Nations unies pour l'exercice 2015-2016.
Evoquant la situation de l'Europe et la nécessité de multiplier les ententes internationales pour faire face aux défis du monde contemporain, la souverain a ensuite abordé la condition de l'Espagne, rappelant qu'après avoir débattu en 2012 de son sauvetage, le G-20 s'était interrogé en 2013 sur son retour à la croissance : "Bien qu'il reste des problèmes très graves, notamment celui du chômage, il y a des raisons d'être optimistes. Cette amélioration a stimulé significativement le domaine international, avec une augmentation des exportations et des investissements hors de nos frontières. Le retour sur investissement se fait par l'achat d'obligations d'Etat et d'investissements directs qui créent de l'emploi", a déclaré Juan Carlos Ier dans la Salle du Trône, avant d'inviter ses convives dans la Salle des Colonnes pour les réjouissances.