À la clôture du procès de l'affaire Noos, dans laquelle l'infante Cristina d'Espagne et surtout son mari Iñaki Urdangarin étaient mis en cause, le verdict du tribunal de Palma de Majorque avait été émis en délibéré sine die. Ce jour est arrivé et la sentence est tombée au moment même où le roi Felipe VI et la reine Letizia étaient en mission publique, poursuivant normalement leur agenda officiel.
Ce vendredi 17 février 2017, le couple royal se trouvait à partir de midi – au moment même de la divulgation de la décision de justice – au musée Thyssen-Bornemisza, à Madrid, pour le vernissage d'une exposition mettant à l'honneur "Les chefs-d'oeuvre de Budapest – De la Renaissance aux avant-gardistes", soit 90 oeuvres issues des collections permanentes du musée des Beaux-Arts de Budapest et de la Galerie nationale de Hongrie.
Un engagement culturel que Felipe et Letizia ont honoré avec leur élégance habituelle et tout sourire, de pair avec János Áder, président de la République de Hongrie, et sa femme Anita Herczegh.
Pendant ces moments avec le président hongrois, avocat de formation, et la première dame, elle aussi magistrate et fille d'un ancien juge du Tribunal international de La Haye, le verdict tombait, bientôt sept ans après l'ouverture de l'information judiciaire par le juge José Castro : coupable avec son ex-associé du détournement de près de 6 millions d'euros d'argent public du temps (2006-2008) où il présidait l'Institut Noos, organisme à but non lucratif mandaté pour l'organisation d'un congrès international du tourisme et du sport à Palma de Majorque, Iñaki Urdangarin s'est vu infliger une peine de six ans et trois mois de prison "à effet immédiat", assortie d'une amende de 512 553 euros. Accusée de fraude fiscale en sa qualité de coprésidente avec son mari d'une société-écran, l'infante Cristina a quant à elle été relaxée mais devra s'acquitter d'une amende de 265 088 euros.
Le roi Felipe VI, qui avait destitué en 2015 sa soeur cadette de son titre de duchesse de Palma, n'a pas encore réagi. Sa résidence officielle, le palais de la Zarzuela, a toutefois indiqué avoir "un respect absolu dans l'indépendance du pouvoir judiciaire". Comme ceux du souverain, les premiers commentaires de l'infante Elena, aînée de la fratrie, qui avait beaucoup souffert du tourbillon médiatique provoqué par les démêlés de sa soeur Cristina, sont scrutés : quelques minutes seulement après la publication du verdict, les photographes de presse étaient déjà aux aguets devant son domicile.