Avant de s'affirmer comme l'un des tous meilleurs acteurs de l'histoire du cinéma français, Lino Ventura - à retrouver ce vendredi 20 octobre sur France 5 dans Adieu Poulet - brillait dans un tout autre domaine. En effet, débarqué d'Italie en France en 1926 pour y rejoindre son père, il finit par découvrir la lutte gréco-romaine (il avait avant cela enchaîné des métiers de grooms, mécano ou employé de bureau, ndlr).
Une activité qui lui permet notamment à l'époque de rencontrer beaucoup de compagnons d'armes. Il se retrouve alors engagé dans l'armée italienne au début de la Seconde Guerre mondiale, avant de revenir avec la volonté de devenir une vedette de la lutte. "C'était un vindicatif, un teigneux. Souvent, ses combats viraient à la grosse bagarre", racontait Claude Brénachot pour le supplément de L'Equipe.
Lino Ventura multiplie les victoires, notamment grâce à sa prise de la manchette. Sa technique est imparable, à tel point qu'il devient Champion d'Europe de lutte en 1950. Sauf qu'un mois plus tard, alors qu'il souhaitait remettre son titre en jeu, il se casse la jambe. "Si Lino n'avait pas eu cette accident, il n'aurait certainement pas eu de carrière au cinéma. Il aurait eu une petite vie banale de lutteur", se souvenait Bob Plantin, un ancien lutteur qui a côtoyé la star sur les rings.
Sa blessure étant trop grave, Lino Ventura est contraint de mettre un terme à sa carrière sportive. Il lance une affaire de commerce de vêtements pour enfants avec sa femme Odette, qu'il a épousée en 1942 et avec qui il aura quatre enfants (Mylène, Laurent, Linda et Clélia), avant que sa rencontre avec le réalisateur Jacques Becker ne change sa vie. Le cinéaste pense à lui pour le rôle d'un truand baptisé Angelo dans le long métrage suivant : Touchez pas au grisbi. Il passe une audition et séduit toute l'équipe.
La suite : tout le monde la connait. Les tontons flingueurs (1963), Le clan des siciliens (1969), La Gilfe (1974)...Lino Ventura - qui pour rappel est décédé le 22 octobre 1987 à Saint-Cloud - a brillé dans des films qui sont aujourd'hui considérés comme des classiques du cinéma français. Drôle de destin !