Après neuf mois d'enquête, le parquet de Paris a classé sans suite lundi 25 février 2019 la plainte d'une actrice et mannequin belgo-néerlandaise âgée de 30 ans, Sand Van Roy, qui accuse de viols l'influent producteur et réalisateur Luc Besson, une des personnalités mises en cause en France au cours de la vague #MeToo. Le parquet de Paris a précisé à l'AFP que les investigations n'avaient "pas permis de caractériser l'infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs". Il ne conclut donc pas à une absence d'infraction mais estime qu'il n'y a pas assez d'éléments pour poursuivre la procédure. Cependant, l'avocat de la comédienne a annoncé à l'AFP son intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile afin d'obtenir la reprise des investigations par un juge d'instruction. "Il y a des éléments à charge indiscutables, notamment des certificats médicaux", a souligné son avocat, pour qui "le parquet s'est substitué aux juges d'instruction".
C'est le 18 mai 2018 que Sand Van Roy avait porté plainte contre le producteur de la série des Taxi, au lendemain d'un rendez-vous dans un palace parisien, le Bristol. En juillet, la jeune femme avait déposé une seconde plainte pour viols portant sur des faits commis antérieurement sur une période d'environ deux ans, selon une source proche du dossier. Au total, elle dénonçait quatre viols. Neuf autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur du Grand Bleu de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles, lors de témoignages recueillis par Mediapart pour des faits en grande partie prescrits. Entendu en audition libre le 2 octobre par les policiers, Luc Besson avait ensuite été confronté en décembre à son accusatrice, chacun restant sur ses positions. Sand Van Roy a réagi sur Twitter à la décision de justice, expliquant qu'elle continuerait à se battre. Elle s'indigne également du traitement médiatique de son cas, assurant qu'elle n'est pas l'ancienne compagne de l'influent homme de cinéma, contrairement à ce qu'on a pu lire ici et là.
Le parquet a par ailleurs indiqué avoir ouvert une autre enquête vendredi après un signalement de faits d'agression sexuelle concernant le cinéaste. La police judiciaire de Paris a été saisie pour vérifications après les propos d'une femme révélés par Mediapart accusant Luc Besson de gestes déplacés en 2002.